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POLITIQUE EN PACA & POLICY IN THE WORLD in English, French and Italian 0632173633 - diaconesco@gmail.com
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25 octobre 2023

Conflit israélo-palestinien : Macron, notre OSS 117

[Point de vue]
Conflit israélo-palestinien :
Macron, notre OSS 117

 

Ainsi donc, Emmanuel Macron vient d’atterrir en Israël. Il n’a été accueilli par personne ; ni tambours ni trompettes, peut-être parce que c’est la guerre, peut-être parce que tout le monde s’en fiche, allez savoir. Netanyahou s’était déplacé pour Joe Biden, mais, pour les petites gens, il n’envoie que le chef du protocole qui, seul donc, attendait Macron en bas de la passerelle pour bien lui montrer qu’il n’était pas considéré comme un interlocuteur valable. Mais qu’importe à notre chef, qui se sent des qualités de diplomate et qui s’est donné pour mission de réconcilier le gouvernement israélien et le Hamas, qui règne sur la bande de Gaza. Vaste programme.

Emmanuel Macron devait commencer par rencontrer des familles de victimes françaises de l’attaque du Hamas. Il a ensuite vu le Premier ministre de l’État hébreu, Benyamin Netanyahou, le président Isaac Herzog, le ministre sans portefeuille Benny Gantz, ainsi que Yaïr Lapid, le chef de l’opposition. Enfin, il a été reçu à Ramallah par le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Précisons immédiatement que ce programme grandiose s'est déroulé dans des circonstances conformes à la place qui est désormais celle de la France sur l’échiquier mondial : Macron a reçu les familles de victimes dans un salon de l’aéroport Ben-Gourion. Sic transit…

 

Parmi les objectifs annoncés par les services de l’Élysée, il y a la création d’un État palestinien (quelle originalité !), mais aussi une « trêve humanitaire » que le chef de l’État compte obtenir pour laisser survivre Gaza. Il y a là de quoi se mettre à dos le gouvernement israélien : Netanyahou a la ferme intention de transformer la bande de Gaza en parking et n’a laissé passer que quelques camions pour ravitailler les Palestiniens. Il ne saurait être, pour eux, question d’un État palestinien ni d’une pause dans un conflit dont les commencements ont été atroces, comme l’a vu, récemment, une délégation de journalistes lors d’une projection organisée par Israël à Paris. Cela n'est pas allé beaucoup mieux avec Mahmoud Abbas : Macron a qualifié le Hamas d’organisation terroriste (en quoi il n’a pas tort) mais l’a aussi comparé à Daech. On se souvient, par ailleurs, que Macron avait le projet de trouver un successeur à Mahmoud Abbas. Pas le meilleur point de départ pour des négociations apaisées, on en conviendra.

Diplomate d'opérette

Enfin, et c’est là le plus grave dans cette visite au rabais, le déplacement de Macron intervient au bout de quinze jours de guerre, comme si le chef de l’État avait longtemps tergiversé sur la conduite à tenir. On peut comprendre que, quand on dirige un pays déjà colonisé par une importante minorité arabo-musulmane qui déteste ses hôtes, on hésite à encourager Israël sans ambiguïté. On peut le comprendre, oui, mais pas l’approuver. Même si le conflit israélo-palestinien est marqué depuis le début par des atrocités dans les deux camps, il y a cette fois, sans le moindre doute, une attaque du Hamas, avec une cruauté volontairement spectaculaire, filmée à dessein pour provoquer un embrasement rapide et important. Le Hamas savait qu’il fallait polariser les haines, mais Macron l’ondoyant est incapable de prendre parti. Pour preuve, d’ailleurs : parmi ses objectifs, il y a la fin de la colonisation par les Israéliens des territoires palestiniens. L’objectif est juste, car cette colonisation est illégale et ultra-violente, mais ce n’est pas le moment.

Sauveur dont personne n’a besoin, diplomate d’opérette, hâbleur ringard, Emmanuel Macron est parti, à la manière d’OSS 117, des photos de lui plein les poches, pour pacifier le monde arabo-musulman. Sera-ce « l’occasion de porter [s]on smoking en alpaga » ? On ne sait. En tout cas, à force de maladresse et de vanité, il pourrait bien être l’un de ceux par qui l’apocalypse arrive. Il vient d’ailleurs, révèle le journaliste Jean-Jérôme Bertolus, sur X, de proposer que la coalition internationale contre Daech en Syrie et en Irak (coalition à laquelle participe la France) étende son périmètre à la lutte contre le Hamas. C’est, décidément, méconnaître toute la complexité des nébuleuses terroristes, des jeux de pouvoir au Moyen-Orient… et de la souveraineté des États. À moins qu’il ne pense que « tout ça, c’est des Arabes » : on sait que les politiciens les plus tolérants en apparence sont les plus volontiers enclins, par inculture, à des raccourcis racistes.

Israël : Algérie, Tunisie,
Qatar soutiennent le Hamas
La France piégée

 

 

Ce sont, paraît-il, des amis de la France, de grands amis, de chers amis. L’Algérie, la Tunisie, le Liban, le Qatar, le Koweït, Oman, accompagnés de la Syrie, de l’Iran ou du Yémen, ont immédiatement soutenu l’attaque du Hamas contre Israël. Un assaut qui a fait plus de 800 victimes au 9 octobre (à 16 heures) et 2.500 blessés. Tous ces pays ont exprimé très vite « leur solidarité totale et inconditionnelle avec le peuple palestinien ». Certains, comme le Qatar, semblent faire évoluer leur position officielle : « Notre pays n'est pas en guerre contre Israël », dit le Premier ministre du Qatar. Mais son pays est fréquemment accusé de financer le Hamas.

Ce n'est pas une surprise pour ce qui concerne l’Algérie. « L’Algérie a toujours soutenu la cause palestinienne et le mouvement palestinien, rappelle à BV l’ancien ambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt. Elle n’a jamais reconnu Israël, préférant parler régulièrement de l’entité sioniste. »

La cause palestinienne

 

fédératrice

Cela n’a pas empêché le Président français de rendre une sirupeuse visite diplomatique à l'Algérie en août 2022, suivie en octobre d'une visite de son Premier ministre Élisabeth Borne accompagné, pour l’occasion, d’une impressionnante délégation de ministres et d’entrepreneurs. La position ancienne de l’Algérie sur Israël n’a, à l'époque, pas empêché les envolées lyriques et les proclamations d’amitié de la Macronie revenue d'Algérie bredouille sur tous les dossiers, à commencer par celui des OQTF. En Afrique du Nord, la Tunisie ne fait pas mystère, non plus, de son soutien au Hamas lors des événements de ce week-end. Le Maroc, qui a signé séparément, en décembre 2020, les accords d’Abraham sous l’égide des États-Unis de Trump, ne suit pas l’Algérie sur ce conflit. Mais les accords d’État sont une chose, l’opinion publique en est une autre. Et « la cause palestinienne est un élément fédérateur dans tous ces pays », rappelle Xavier Driencourt. Comment une partie de leurs ressortissants en France n'y seraient-ils pas sensibles ?

D'autant que la France fait une place de choix à certains États plus qu'ambigus vis-à-vis de l'islamisme. Soutien du Hamas, le Qatar a table ouverte en France depuis des décennies. Ses investissements coulent comme le lait et le miel en France, avec la bénédiction émue de tous les gouvernements. Même position, donc, du Koweït, d’Oman ou du Liban.

Combien de Français

 

partiront soutenir

 

le Hamas ?

La France macronienne n'a pour l'instant pas brandi vis-à-vis des soutiens du Hamas l'argument moral. Peut-être à cause de notre politique d’immigration dite « généreuse », c’est-à-dire aveugle, sourde et absente ? Des millions de musulmans vivent en France avec, pour certains d’entre eux, une haine des Juifs proche de celle qui anime les combattants du Hamas. On parle des volontaires français partis combattre aux côtés d'Israël, mais combien quitteront la France pour soutenir les Palestiniens ? Les Frères musulmans, proches du Hamas, sont puissants au pays des cathédrales. Qu’on le veuille ou non, le conflit israélo-palestinien touche notre patrie.

Dans un point-presse, ce lundi 9 octobre après-midi, Gérald Darmanin a d'ailleurs fait état d’une vingtaine de faits antisémites depuis le début des hostilités. « Dix personnes ont été interpellées » pour cette raison dans différents départements, selon le ministre de l’Intérieur. Et pas seulement des Aveyronnais de souche : deux personnes de nationalité étrangère, dans le sud de la France, feront l’objet d’une expulsion immédiate. La France, qui abrite la troisième communauté juive au monde par le nombre, selon le président du Consistoire de France Elie Korchia, est contrainte de mettre en place des mesures de protection immédiates. « L’atmosphère est inflammable », constate Elie Korchia. Darmanin le promet : « La police sera très présente sur les 400 lieux de culte, écoles, commerces, crèches. » La surveillance s’alourdit. L’État a reçu 700 signalements à la plate-forme Pharos, 44 feront l’objet d’une suite judiciaire.

Interdiction des

 

Frères musulmans

Une fois encore, comme lors des émeutes, comme pour le drame de Lola et bien d'autres, la France fait face aux conséquences de sa folie migratoire. En l'occurrence, elle importe les conflits du Moyen-Orient, attisés ici par une extrême gauche aveugle et clientéliste. Éric Zemmour a pris la mesure du défi en demandant, dans un message sur X, « que les pays qui soutiennent le djihad cessent de bénéficier d’avantages sur le sol français ». Il appelle « l'interdiction des Frères musulmans dont est issu le Hamas et la dissolution de toutes les associations qui leur sont liées », réclamant, enfin, « l'expulsion des étrangers fans du Hamas pour apologie du terrorisme, comme de tous les fichés S étrangers ou double nationaux ».

La France a accueilli sur son sol des millions de ressortissants de pays officiellement et radicalement hostiles à Israël, tandis que le pays s'enivrait de lutte anti-Le Pen. Nous sommes pris au piège.

 

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