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15 mars 2020

PANDEMIE DU CORONAVIRUS EN FRANCE ... TOUT LE MONDE SE BARRICADE ... SAUF QUI PEUT ... CHACUN POUR SOI ET DIEU POUR TOUS ...

Editoriaux - Politique - Santé - 14 mars 2020

 

Crise du coronavirus : les

animaux malades de la peste 

Fable célèbre de Jean de La FONTAINE ( * )

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« Un mal qui répand la terreur/Mal que le Ciel en sa fureur/Inventa pour punir les crimes de la terre,/La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)/Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,/Faisait aux animaux la guerre./Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés […] Le lion tint conseil, et dit « Mes chers amis/Je crois que le ciel a permis/Pour nos péchés cette infortune […] »

Il faut toujours lire Jean de La Fontaine. C’est avec raison que M. Blanquer avait distribué, il y a peu, dans les lycées, un fabliau que nos écoliers, mis en quarantaine, à partir de lundi, auront loisir de savourer ainsi que leurs aînés condamnés, peu ou prou, au confinement.

Emmanuel Macron connaît Machiavel, La Fontaine et de Gaulle. Jeudi soir, sur les ondes, a donc résonné « l’appel du 12 mars » au peuple et à la nation française en danger, invitant à la solidarité nationale. Emmanuel Macron tenait là un rôle providentiel qu’il a à peine surjoué et qui lui permettait, également, de reprendre la main à un moment hasardeux de son quinquennat. Si la critique est aisée, on peut aussi tirer une leçon de ce mal qui nous frappe.

Le temps est aux invasions et aux épidémies. Une crise sanitaire touche l’Europe. Des migrants sont bloqués aux frontières. Notre économie est à l’arrêt. Pas question de nier le danger, à une époque de haute protection des corps et des esprits. Point n’est besoin, non plus, de se faire peur : mieux vaut rappeler la situation dramatique de l’hôpital public. La lettre de démission inédite mais hautement symbolique – de leurs responsabilités, non de leur activité – adressée, récemment, par 1.600 médecins au président de la République en témoigne : on comprend l’hommage appuyé qu’a rendu Emmanuel Macron au personnel de santé. Qui ne voit, en effet, la peur du gouvernement causée par le manque de lits si l’épidémie prenait de l’ampleur ? La première urgence – toute réforme cessante (l’Italie en témoigne) – est donc de porter secours à l’hôpital public.

Deuxièmement : pourquoi ne pas avoir pris des mesures de précaution, dont la fermeture des frontières, au lieu de se contenter du mantra « Un virus ne connaît pas de frontières » alors même qu’on ferme, lundi, tous les établissements ? Il faudra bien le revoir, un jour, ce problème crucial, à l’heure de la mondialisation, dans une Europe passoire. Tout discours d’un chef d’État est forcément politique. Aussi le Président a-t-il caressé, à la veille d’élections, une corde sensible en prônant une « souveraineté » non pas nationale mais européenne, lors même que l’Europe montre sa division politique. Que venait faire cette allusion au risque d’un « repliement » quand l’épidémie montre les risques des délocalisations à l’étranger, en particulier dans la fabrication des médicaments ? Quant au principe de précaution, pourquoi ne pas l’exercer ?

(*) Pour ceux qui ne connaissent pas cette célèbre Fable un grand classique de

 

AVT_Jean-de-La-Fontaine_9256

Les Animaux malades de la peste

 

Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets n'excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n'épiaient
La douce et l'innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d'amour, partant plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L'état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J'ai dévoré force moutons.
Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m'est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d'honneur.
Et quant au Berger l'on peut dire
Qu'il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
On n'osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance
Qu'en un pré de Moines passant,
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

Jean de La Fontaine

PANDEMIE DE LA PESTE EN FRANCE

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Editoriaux - Politique - Santé - 15 mars 2020

Stade 3 : nous y sommes 

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En tout cas, pas besoin d’un bouc émissaire comme le fut l’âne de la fable : cette épidémie est l’occasion de revoir une Europe très malade.

Déjà 91 morts. 4.500 cas déclarés : en moyenne, une cinquantaine par département. Cette fois, nous y sommes. La France est entrée en stade 3, samedi à minuit. En gros, la France sous couvre-feu. Bistrots, restaurants, cinémas, théâtres fermés : tous les lieux « non indispensables ». Ce qui nous ramène à des temps très lointains.

 

Le 24 janvier – il y a une éternité -, Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, déclarait que le « risque d’importation depuis Wuhan est modéré. Il est maintenant pratiquement nul. » Des scientifiques lui avaient sans doute inspiré cet optimisme béat. Madame Buzyn était en responsabilité. En répondra-t-elle un jour ?

 

La semaine dernière, Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, déclarait que « L’Italie a pris des mesures qui n’ont pas permis d’enrayer l’épidémie », soulevant la colère de nos voisins. Cette arrogance tellement française… Sibeth Ndiaye se taira-t-elle un jour ? 

Et ce samedi soir 14 Mars 2020, le Premier ministre Edouard Philippe annonce des mesures qui ont tout l’air de nous amener à une situation à l’italienne. Mais attention, si le gouvernement prend ces mesures, c’est parce que les règles de distanciation sociales sont «imparfaitement » respectées. En clair, les Français ne sont pas assez obéissants. Les Français plus indisciplinés que les Italiens… On tient déjà un premier coupable.

 

Un second coupable : l’opposition, bien sûr. L’opposition qui s’est opposée au report des élections municipales. La petite musique est partie vendredi du député MoDem Jean-Louis Bourlanges, donc de la majorité : « Le Président a dû céder au chantage de l’opposition… » Peut-être. Le seul problème, c’est qu’il n’y a qu’un seul responsable : le Président de la République. C’est comme ça, c’est la Ve République. Les conseillers ne sont pas les payeurs, comme dit le vieux dicton populaire. Et en même temps qu’il annonce le passage au stade 3, Edouard Philippe confirme que le premier tour des élections municipales va se tenir.

 

Churchill disait «vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre ». Dira-t-on  que Macron a voulu éviter la «dictature» en ne reportant pas les élections municipales au prix de laisser passer le coronavirus mais que nous auront la «dictature» et le coronavirus ? Et en prime, un «foirage» total de ces élections. A l’heure où sont écrites ces lignes, on ignore quelle sera la participation de ce premier tour. On peut craindre le pire. Et quid du second tour ? S’il ne peut pas se tenir, au rythme où vont les choses, ira-t-on jusqu’à annuler le premier tour ? En faisant voter une loi dans l’urgence dans la semaine. Compliqué. En plus d’une catastrophe sanitaire, quoiqu’il en soit, un fiasco démocratique.

 

Sinon, il resterait l’article 16, disent certains : les pleins pouvoirs au Président. La constitution dit ceci : « Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacés d’une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des Présidents des Assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel ». Stricto sensu et sans être constitutionnaliste, est-ce que la situation sanitaire actuelle entre dans ce cadre ?

Les institutions, l’indépendance de la nation sont-elles menacées ? Le fonctionnement des pouvoirs publics constitutionnels est-il interrompu ? Rappelons que l’article 16 n’a été appliqué qu’une fois, en 1961, par le général de Gaulle, lors du putsch des généraux en Algérie. Seulement, Macron n’est pas de Gaulle.

 

En tout cas, sans vouloir accabler le chef de l’État et son gouvernement, on constate seulement qu’après qu’Emmanuel Macron s’est adressé aux Français, jeudi soir, ces derniers se sont précipités pour faire des stocks de nourriture, comme si demain nous allions avoir la guerre. Et deux jours après, la France entre, en quelque sorte, en couvre-feu.

 

018 coronavirus En Suisse, les rayons des pâtes et conserves se vident 001

 

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