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POLITIQUE EN PACA & POLICY IN THE WORLD in English, French and Italian 0632173633 - diaconesco@gmail.com
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17 novembre 2023

QUI SE SOUVIENT DES PAROLES DU PRESIDENT CHARLES DE GAULLE LE 17 NOVEMBRE 1959 SUR LE SERVICE DE L'ETAT DANS LES INSTITUTIONS ?

QUI SE SOUVIENT DES PAROLES DU
PRESIDENT CHARLES DE GAULLE LE
17 NOVEMBRE 1959 SUR LE SERVICE
DE L'ETAT DANS LES INSTITUTIONS ?

CHARLES DE GAULLE

Le 17 novembre 1959, le Général de Gaulle visite l’École Nationale d'Administration, créée par son gouvernement en octobre 1945, où il prononce un grand discours sur ce que signifie la fonction « la plus importante et la plus noble qui soit dans l'ordre temporel : le service de l'État ».
Une leçon très actuelle alors que l'ENA a été supprimée, l'État est méprisé et de nombreux hauts-fonctionnaires quittent le service public pour pantoufler dans les groupes privés, les cabinets de conseil et les banques, parfois au service d'intérêts étrangers.
« Messieurs, Je n'ai pas besoin de vous dire combien j'apprécie les paroles que vient de prononcer le Président Cassin. J'ai l'honneur de me trouver aujourd'hui à l'École Nationale d'Administration, honneur qui se renouvelle après 14 ans, puisqu'il y a tantôt 14 ans je pus ouvrir solennellement l'École. J'avais à ce moment-là à mes côtés un bon conseiller qui m'avait proposé cette réforme et dont les travaux furent à la base de l'ordonnance qui, la réalisée. Il est toujours bon conseiller, il est maintenant Premier ministre.
J'avais à mes côtés la haute personnalité qui, à l'époque, inspirait au premier chef les études et conseils qui ont délibéré du sujet, l’était à ce moment-là à la tête du Conseil d'État et il y est encore. J'avais à ce moment-là également à mes côtés un éminent directeur. Il est toujours éminent, il est toujours directeur. Et quant à vous, Messieurs, vous ressemblez étonnamment à ceux qui vous ont précédés, en ce sens que vous êtes, comme eux, des hommes appelés par votre vocation et vos capacités à exercer la fonction la plus importante et la plus noble qui soit dans l'ordre temporel, je veux dire : le service de l'État.
Vous arrivez, bien que votre Institution n'ait pas changé beaucoup ni d'objet, ni d'aspect, vous arrivez à la veille de la vie active, à une époque où c'est l'État lui-même qui s'est profondément transformé dans ses pouvoirs. Je n’épiloguerai pas sur les causes qui ont déterminé cette mutation. Il y a eu, certes, une cause immédiate, fortuite, contingente, mais elle n'aurait pas eu son effet si ne s'étaient pas, d'abord, accumulées les nécessités de changement des pouvoirs publics. 
On ne pouvait pas continuer, dans une société française moderne d'avoir des pouvoirs qui embrassaient des contradictions permanentes, qui se trouvaient disperses entre des tendances fractionnaires et opposées et qui, par conséquent, ne pouvaient proposer au pays une action forte et continue, par-dessus les intérêts et les préjugés. Du rôle de l'État en France - je n'ai pas à vous l'apprendre - on peut dire ce que Paul Valéry disait de celui de Paris :
« Il est immense et singulier ». Mais j'ajoute qu'il faut qu'il soit conforme à l'esprit du temps. Or, nous vivons à l'époque des machines, où l'efficacité, la concentration, la vitesse, sont des conditions indispensables à l'entreprise et au rendement. Ce sont donc elles qui s'imposent au fonctionnement de l'État. Aussi, l'État a-t-il dû prendre une structure et une figure très différentes de ce qu'étaient hier les siennes. Une grande réforme était donc nécessaire. Elle a été accomplie, et Dieu a voulu que, pour la première fois dans notre Histoire, cette révolution-là l'ait été sans que coulât une seule goutte de sang.
Mais, Messieurs, quelles que soient les institutions et quels que soient les hommes qui ont à les appliquer et à en répondre, il est bien évident que rien n'est possible à l'État si ses pouvoirs n'ont pas à leur disposition une administration qui soit adéquate à eux-mêmes. C'est pour cela que s'est posée, des 1945 et en prévision de ce qui devrait un jour survenir quant à ces pouvoirs, la question d'une École Nationale d'Administration. Il était clair, en effet, que la tâche de l'État français exigeait que son administration, elle aussi, subit une transformation profonde.
C'était vrai à l'intérieur, où le domaine de l'action publique est de plus en plus complexe et varié. C'était vrai Outre-mer, où les pays qui étaient naguère les au notre par « le pacte colonial » acquièrent leur personnalité nationale, tout en nous demandant les concours nécessaires à leur développement. C'était vrai à l'étranger, où la solidarité accrue, les dis- tances raccourcies, les contacts multipliés, entraînent un changement de nature dans nos relations avec les autres puissances, on il n'est plus possible à un diplomate de s'en tenir aux manèges d'autrefois, où il lui faut, au contraire, s'occuper de toutes les sortes de choses qu'embrasse la vie d'aujourd'hui. A cette tâche croissante, diverse et compliquée qui est désormais celle de l'État, devait répondre une formation nouvelle de ceux qui ont à le servir dans son Administration.
De là est née votre École. Il fallait d'abord, que ceux qui servent aux premiers rangs constituent une élite intellectuelle et morale. Votre recrutement a été prévu en conséquence. Il fallait aussi, puisque l'activité de l'État est devenue plus grande et plus variée au point de vue national et au point de vue international, que les premiers de ses serviteurs aient acquis une connaissance aussi complète que possible de l’ensemble national et des données internationales. Il y a la une sorte de culture générale qui doit être la base de votre formation. Il fallait encore, puisque toutes les branches dans lesquelles l'État intervient sont interdépendantes, que ceux qui auront à agir pour son compte procèdent d'un fonds commun, reçoivent une formation commune, se connaissent personnellement d'un bout à l'autre de leur carrière, bref constituent un tout homogène.
De fait, cela est en train de se réaliser depuis le bas jusqu'en haut. Il fallait enfin, qu'avant de se lancer dans la vie responsable, les jeunes gens qui auront l'honneur et porteront la charge de l'action publique soient placés pendant quelques temps dans des conditions de réflexion, de travail, de sérénité, qui leur permettent de préparer leur esprit et leur caractère au grand devoir qui va leur incomber. Eh bien, au fur et à mesure que vos promotions déferlent sur l'ancien glacis de la fonction publique, on s'aperçoit, en effet, de la transformation qui s’y produit progressivement.
Au point de vue de l'esprit et à celui du fonctionnement, nos administrations se ressentent de ce sang nouveau et montrent que la cohésion nécessaire est en train de s'établir entre elles, comme d'ailleurs et en même temps à l'intérieur des pouvoirs publics. Pour ma part, c'est avec confiance que j'envisage le moment où de hauts-fonctionnaires sortis de cette École accéderont aux postes de direction.
Messieurs, en terminant, je salue votre vocation. Je vous adresse tous mes vœux pour votre carrière. Je vous félicite de l'entreprendre à une époque où l'État se renouvelle et où la France se redresse. »
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DECOLONISATION
DE LA FRANCE AVEC
CHARLES DE GAULLE
discours du 4 Janvier 1963 

« Nous avons procédé à la première décolonisation jusqu’à l’an dernier. Nous allons passer maintenant à la seconde. Après avoir donné l’indépendance à nos colonies, nous allons prendre la nôtre. L’Europe occidentale est devenue, sans même s’en apercevoir, un protectorat des Américains. Il s’agit maintenant de nous débarrasser de leur domination. Mais la difficulté, dans ce cas, c’est que les colonisés ne cherchent pas vraiment à s’émanciper.

 

Depuis la fin de la guerre, les Américains nous ont assujettis sans douleur et sans guère de résistance. En même temps, ils essaient de nous remplacer dans nos anciennes colonies d’Afrique et d’Asie, persuadés qu’ils sauront faire mieux que nous. Je leur souhaite bien du plaisir. Les capitaux américains pénètrent de plus en plus dans les entreprises françaises. Elles passent l’une après l’autre sous leur contrôle.

 

Il devient urgent de secouer l’apathie générale, pour monter des mécanismes de défense. Les Américains sont en train d’acheter la biscuiterie française. Leurs progrès dans l’électronique française sont foudroyants. Qu’est-ce qui empêchera IBM de dire un jour : « Nous fermons nos usines de France, parce que l’intérêt de notre firme le commande » ? Qu’est-ce qui empêchera que recommence ce qui s’est passé l’autre année pour Remington à Vierzon ? Les décisions se prennent de plus en plus aux États-Unis. Il y a un véritable transfert de souveraineté.

 

C’est comme dans le monde communiste, où les pays satellites se sont habitués à ce que les décisions se prennent à Moscou. Les vues du Pentagone sur la stratégie planétaire, les vues du business américain sur l’économie mondiale nous sont imposées. Bien des Européens y sont favorables. De même que bien des Africains étaient favorables au système colonial : les colonisés profitaient du colonialisme.

 

Les nations d’Europe reçoivent des capitaux, certes ; mais elles ne veulent pas se rendre compte que ces capitaux, c’est la planche à dollars qui les crée ; et qu’en même temps, elles reçoivent aussi des ordres. Elles veulent être aveugles. Pourtant, à la fin des fins, la dignité des hommes se révoltera. »

 

Charles de Gaulle, Discours au Salon doré de l’Élysée, 4 janvier 1963 Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1997), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1997 (ISBN 9782213594583), t. 2, p. 15-16

 

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