Mort de Jacques Chirac : l'homme d'Etat que la France a perdu

BIOGRAPHIE de Jacques CHIRAC ( deuxième partie)

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Le 15 juin, la liste d'union UDF-RPR emmenée par Valéry Giscard d'Estaing et Alain Juppé, et soutenue par Jacques Chirac, arrive en tête avec 28,9 % des suffrages (mais avec une abstention qui bat des records en dépassant les 51 %) et 26 élus (dont 12 RPR). Mais l'expérience des « rénovateurs » ne s'arrête pas là et si certains, dont Philippe Séguin, rentrent dans le rang, d'autres continuent leur fronde contre Jacques Chirac. Le 5 mars 1990, une formation transpartisane de l'opposition, « Force unie », est créée par l'UDF-PR François Léotard, connu pour ses nombreux heurts avec le dirigeant néo-gaulliste lorsqu'il était son ministre de la culture et pour ses idées très « néo-libérales » : y adhèrent immédiatement les RPR Michel NoirAlain CarignonMichèle Barzach (ancienne ministre de la Santé de Jacques Chirac de 1986 à 1988), Jean-Louis Bourlanges (député européen élu sur la liste centriste de Simone Veil en 1989) et Patrick Devedjian (député-maire d'Antony). Au sein de la formation gaulliste, ces « néo-rénovateurs » forment en septembre 1989 le courant « Vitalité-Imagination-Écologie » (VIE). Finalement, Alain Carignon est « mis en congé » des instances dirigeantes du parti le 11 juin suivant (il ne réintègre pleinement le parti chiraquien qu'en 1992) et, le 6 décembreMichel Noir et son adjoint à Lyon le professeur Jean-Michel Dubernard ainsi que Michèle Barzach démissionnent à la fois du mouvement et de l'Assemblée nationale (seuls les deux premiers y retrouvent un siège lors d'élections partielles en 1991).

Mais la contestation vient aussi de la vieille garde du RPR. Ainsi, aux assises du parti au Bourget le 11 février 1990, deux courants s'opposent : d'une part les plus fidèles chiraquiens, emmenés par le secrétaire général du mouvement Alain Juppé, et d'autre part ceux qui, tout en ne remettant pas en cause l'autorité de Jacques Chirac, appellent à « un nouveau rassemblement » et à un retour à certains fondamentaux d'un gaullisme qualifié de social, à l'instar de Philippe Séguin et Charles Pasqua. La motion Juppé, finalement soutenue par les rénovateurs du courant VIE, obtient la majorité avec 68,6 % des votes des militants (et donc 90 élus sur les 100 désignés directement par les assises nationales pour faire partie des 735 membres du conseil national, et 17 membres sur les 30 du bureau politique) contre 31,4 % à la motion Pasqua-Séguin. Jacques Chirac est réélu président à l'unanimité du conseil national. Si le courant de Charles Pasqua et Philippe Séguin se dissout en avril 1991, ils continuent à animer ensemble l'association Demain la France. Les deux camps s'opposent à nouveau en 1992 sur la question du Traité de Maastricht : ainsi, si Jacques Chirac déclare en 1991 qu'il est « absolument hostile au plan Delors tendant à instituer en Europe une monnaie unique », il apporte finalement son soutien au « oui » au référendum sur la ratification du traité le 27 août 1992, convaincu par Alain JuppéÉdouard Balladur ou Jacques Toubon tout en se mettant en porte-à-faux avec une majorité de membres de son propre parti qui, derrière Charles Pasqua et Philippe Séguin, font activement campagne pour le « non ».

Perspective des élections législatives de 1993

En 1991, dans un contexte de percée électorale du Front national, plusieurs déclarations de Jacques Chirac sur la question de l'immigration font polémique. Dans un discours prononcé le 19 juin 1991 à Orléans, il parle de « bruit et d'odeur » pour désigner les désagréments causés par les immigrés en France. En septembre suivant, il qualifie de « bon sens » la proposition de Valéry Giscard d'Estaing de renoncer au droit du sol pour le droit du sang en matière d'acquisition de la nationalité française, et estime qu'il ne faut « pas masquer les vrais problèmes »100.

À la fin du second mandat du François Mitterrand, il apparaît nettement que la gauche va subir le contrecoup de l'usure de sa gouvernance et de la crise économique : la cote du chef de l'État descend en effet à 22 % de satisfaits dans le baromètre de l'IFOP de décembre 1991 ; lors des élections régionales de 1992, la droite reconduit son succès de 1986 en emportant 19 et bientôt 20 régions sur 22, le PS n'obtient plus que 18,3 % des suffrages en métropole ; aux élections cantonales, la droite conquiert la majorité dans 76 départements sur 99. Édith Cresson est contrainte à la démission et remplacée par Pierre Bérégovoy. Le nombre de chômeurs dépasse pour la première fois le cap des 3 millions, atteignant officiellement 3,1 millions. Tout annonce une décrue importante de la gauche, d'autant que les « affaires » du camp socialiste se succèdent. La défaite sera encore plus lourde que prévu pour la gauche101.

1993 - 1995 : deuxième cohabitation

Face aux grandes difficultés du gouvernement de gauche, Jacques Chirac participe activement à la campagne législative de 1993 qui voit la victoire écrasante de la droite. Le RPR devient la première force politique du pays en nombre de sièges avec 242 députés, un record, cependant que l'UDF obtient 207 sièges, au total une majorité massive de 485 députés, soit 85 % des sièges de l'assemblée, contre 68 sièges seulement au PS et divers et 24 au PC. En voix, l'Union pour la France UDR-UDF (qui est un rassemblement des deux formations de droite) dépasse 69 % des voix au premier tour, tandis que le PS atteint 17,39 % et le PC 9,18 %102[source insuffisante]. Dans sa circonscription, Jacques Chirac est largement réélu dès le premier tour, avec 60,68 % des voix. Échaudé par l'expérience précédente, ayant déjà été Premier Ministre à deux reprises, il préfère rester en retrait et laisse son ami Édouard Balladur devenir Premier ministre, formant ainsi la deuxième cohabitation. L'accord tacite entre les deux hommes est simple : l'hôtel Matignon à Balladur, le palais de l'Élysée pour Chirac en 1995.

Cependant, Édouard Balladur, au vu de sa popularité (65 % au début de l'année 1995 selon le baromètre TNS Sofres pour Le Figaro Magazine)103, décide de se présenter à l'élection présidentielle (candidature officiellement annoncée le 18 janvier 1995)104 : les partisans du président du RPR crient à la trahison, d'autant que le Premier ministre entraîne avec lui une large partie des chiraquiens du premier cercle, la plupart membres de son gouvernement, dont Nicolas Sarkozy et Charles PasquaPhilippe Séguin, un temps hésitant, se lance dans la bataille auprès du candidat « légitime », et devient avec Alain Juppé et Alain Madelin un des principaux soutiens de Jacques Chirac. Celui-ci, espérant devancer Édouard Balladur, annonce sa candidature tôt, le 4 novembre 1994 et résume sa vision politique à travers deux livres programmes parus à quelques mois d'intervalle : Une nouvelle France, Réflexions 1 en juin 1994 et La France pour tous (qui devient son slogan) en janvier 1995.

Il entame une campagne dynamique, centrée sur le thème de la « fracture sociale », et comble progressivement l'écart le séparant du Premier ministre dans les intentions de vote en développant une stratégie de communication (développée par Jean-Michel Goudard ou Claude Chirac) tendant à le rendre plus humain et plus proche des Français que son adversaire. A posteriori, l'émission satirique Les Guignols de l'info est considérée comme ayant influé significativement sur les résultats de l’élection présidentielle du fait du traitement accordé à Jacques Chirac, transfiguré par les auteurs en personnage de anti-héros sympathique, devenant l'une des marionnettes les plus populaires69 (la phrase « Mangez des pommes », développée à partir du logo de la campagne chiraquienne figurant un pommier, est vite reprise dans les médias et au sein de la population). À ce sujet, Benoît Delépine, l'un des auteurs de l'émission, explique : « On détestait Balladur. Il était d’une prétention hallucinante avec un côté aristo qui faisait penser à l’époque giscardienne. Les Guignols ont sans doute participé à le déstabiliser. Cela dit, il s’est surtout déstabilisé tout seul. Chirac, lui, avait ce côté un peu loser sympa. Il s’était fait discret pendant quelques années et bénéficiait de l’image d’un homme neuf. Jospin n’était pas prêt. Il paraissait même surpris d’être là. On connaît la suite… »105.

Jacques Chirac réussit à éliminer Édouard Balladur (qui se classe troisième avec 18,58 % des suffrages) au premier tour, au terme d'une lutte féroce et marquée par la sortie de plusieurs affaires politico-financières (telles que l'affaire Schuller-Maréchal), en obtenant la deuxième place (avec 20,84 % des voix) derrière Lionel Jospin, candidat socialiste (23,30 %). Il remporte ensuite le second tour face à Lionel Jospin avec 52,64 % des voix.

Bilan

Les 28 premières années de la vie politique de Jacques Chirac (de 1967 à 1995) sont donc marquées par deux évènements historiques : ses deux primatures ministérielles (de 1974 à 1976 ; et de 1986 à 1988, dans le cadre de la première cohabitation) et la fondation du RPR, le parti politique prééminent à droite durant 26 ans.

Jacques Chirac s'est aussi distingué par une activité politique ininterrompue, ayant en effet toujours eu durant cette période un ou plusieurs mandats ou fonctions en cours (Premier ministre, ministre, député, maire de Paris…), durant laquelle il a beaucoup évolué sur le plan idéologique106, et s'est efforcé d'apparaître comme le chef de file de la droite, quitte à éliminer politiquement ses rivaux107.

Leadership sur la droite

Durant ces 28 années, Jacques Chirac a gravi les échelons jusqu'à s'imposer comme le chef de file de la droite. Selon plusieurs auteurs, comme Franz-Olivier Giesbertou Patrick Girard107,108, il n'a pas hésité, dans cet objectif, à « faire le ménage » au sein même de son propre camp. Nombreuses sont ainsi les victimes de Jacques Chirac : il y a d'abord le soutien à Valéry Giscard d'Estaing, lors de l'élection présidentielle de 1974, dans le seul but de torpiller Jacques Chaban-Delmas, pourtant candidat sous la bannière du parti auquel appartient Chirac (l'UDR) ; puis la volonté, ensuite, de provoquer le départ de Giscard de l'Élysée, en 1981 (à tel point que Giscard expliquera ensuite avoir vérifié par lui-même que le RPR conseillait secrètement à ses sympathisants de voter pour François Mitterrand au second tour109) ; ensuite, à la fin des années 1980 et au début des années 1990, Jacques Chirac parvient, non sans mal, à conserver son poste de président du RPR en brisant les tentatives de réforme des « Rénovateurs110 », puis en empêchant Charles Pasqua et Philippe Séguin de prendre la direction du mouvement111 ; enfin, il défait Édouard Balladur lors de la fratricide campagne de 1995.

Présidence de la République
1995 – 2002 : premier mandat présidentiel
1995 – 1997 : Alain Juppé à Matignon
Jacques Chirac à Jérusalem, en 1995.

La cérémonie d'investiture lors de laquelle il prend ses fonctions de président de la République a lieu le 17 mai 1995. Jacques Chirac est accueilli par François Mitterrand sur le perron de l'Élysée, après quoi s'ensuit le traditionnel entretien entre le président élu et le président sortant. Roland Dumas annonce ensuite les résultats définitifs de l'élection présidentielle et proclame Jacques Chirac président de la République112. Le nouveau chef de l'État se rend dans l'après-midi à l'Arc de Triomphe, où il dépose une gerbe de fleurs en mémoire du Soldat inconnu. Le même jour, il nomme Alain Juppé Premier ministre. Lors des premiers jours de son mandat, le nouveau président de la République décide de ne pas dissoudre l'Assemblée nationale, préférant s'appuyer sur la majorité parlementaire élue deux ans plus tôt et qui compte 472 députés (257 RPR et 215 UDF). Le gouvernement formé s'appuie sur des chiraquiens (Toubon, Debré) – le président de la République ayant donné comme consigne de ne pas nommer des « traîtres » – et sur des personnalités ayant une expérience politique limitée. Nicolas Sarkozy et Charles Pasqua affirmeront a posteriori que la composition de ce gouvernement a constitué une des causes de l'échec de la droite aux élections législatives de 1997113.

Après avoir promu durant sa campagne la fracture sociale (taxée par certains de décorum de campagne113), le président veut faire respecter le traité de Maastricht et réduire les déficits, une sorte de tournant de la rigueur. Il l'annonce à la télévision le 26 octobre 1995, dans un entretien avec Alain Duhamel114. Chirac met l'accent sur la lutte contre le déficit budgétaire et la dette de l'État afin de respecter le pacte de stabilité de l'Union européenne et d'assurer l'arrivée de l'euro. Pour ce faire, le mouvement des privatisations, engagés entre 1986 et 1988 et depuis 1993, se poursuit : il touche les groupes industriels Pechiney et Usinor-Sacilor en 1995, de la compagnie d'assurances AGF, de l'armateur CGM (qui fusionne avec la Compagnie maritime d'affrètement pour devenir le groupe CMA-CGM) et de la Banque française du commerce extérieur (BFCE, vendue de gré à gré au Crédit national pour devenir la banque de financement et d'investissement Natexis) en 1996, ou encore du concepteur et constructeur informatique Bull en 1997. Un projet de réforme des retraites est également prévu.

Le 16 juillet 1995, dans une allocution, à l'occasion du 53e anniversaire de la rafle du Vélodrome d'Hiver, Jacques Chirac reconnait « la faute collective » de la France, et déclare : « ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français115. »

En 1996, protestations en Australieà la suite des essais nucléaires français dans le Pacifique.

Dès juillet 1995, une de ses toutes premières décisions est d'effectuer une ultime campagne d'essais nucléaires avant la signature du TICE, afin de permettre au CEA de développer son programme Simulation. Cette décision, arrivée au moment du cinquantenaire des bombardements de Hiroshima et de Nagasaki, provoque un tollé, en particulier en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Japon, aux États-Unis et dans les milieux écologistes, sans qu'il cède : la campagne d'essais a lieu. Elle se clôt le 27 janvier 1996, et le Centre d'essais du Pacifique (installations des atolls de Moruroa et Fangataufa en Polynésie française) commence à être démantelé à partir du mois de février. Le 24 septembre 1996, 32 États, dont la France, signent à New York le TICE (ratifié par la France le 6 avril 1998).

La politique internationale de la France change subitement en Bosnie-Herzégovine, où le président ordonne, à la suite du meurtre de soldats français, des représailles conjointes avec l'OTAN, ce qui met fin à la guerre civile. C'est au Palais de l'Élysée que sont signés les Accords de Dayton(qui tirent leur nom de la ville de Dayton dans l'Ohio, où ils ont été négociés) le 14 décembre 1995 par les présidents serbe (Slobodan Milošević), croate (Franjo Tuđman) et bosniaque (Alija Izetbegović), mettant un terme au conflit. Il mène parallèlement une politique qui le rapproche des pays arabes tout en travaillant au processus de paix dans le conflit israélo-palestinien. La France rejoint le comité militaire de l'OTAN, après avoir tenté d'obtenir pour un militaire européen (en fait, français), le commandement sud de l'Otan, basé à Naples.

Le 22 février 1996, le président annonce sa décision de professionnaliser les armées et de suspendre le service national. Ce choix de suspension, et non d'abolition, doit permettre de le rétablir en cas de conflit armé.

Le 22 octobre 1996, il se rend en Israël. Il exige, à l'impromptu, de visiter le quartier musulman de la vieille ville de Jérusalem. Tout contact avec la population palestinienne étant empêché par la sécurité israélienne, Jacques Chirac se met en colère, menaçant de repartir en France et accusant le chef de la sécurité de provocation. Ce coup de colère fera le tour du monde arabe, et Chirac sera acclamé par la population le lendemain, lors de sa visite dans les territoires occupés116.

Jacques Chirac en novembre 1997.

De plus en plus impopulaire, le gouvernement d'Alain Juppé doit affronter des grèves massives durant l'hiver 1995-1996, les plus longues mobilisations depuis Mai 68114, dues à la réforme des retraites du public (plan Juppé annoncé le 15 novembre 1995 prévoyant un allongement de la durée de cotisation de 37,5 à 40 annuités pour les salariés de la fonction publique afin de l'aligner sur celle du secteur privé déjà réformé en 1993, l'établissement d'une loi annuelle de la Sécurité sociale fixant les objectifs de progression des dépenses maladies et envisageant la mise en place de sanctions pour les médecins qui dépassent cet objectif, l'accroissement des frais d'hôpital, des restrictions sur les médicaments remboursables et le blocage et l'imposition des allocations familiales versées aux familles avec enfants les plus démunies, combiné avec l'augmentation des cotisations maladie pour les retraités et les chômeurs) et au gel du salaire des fonctionnaires. Le plan Juppé sur les retraites est finalement retiré dès le 15 décembre 1995, mais le gouvernement refuse de céder sur la réforme de la Sécurité sociale, une loi votée le 30 décembre suivant lui permettant de légiférer par ordonnances en la matière. Désormais, le budget de la Sécurité sociale est voté au Parlement, la hausse de la CSG (Contribution sociale généralisée) est décidée, tandis qu'une Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) est créée. Mais les analystes politiques notent surtout le recul du gouvernement sur ce qui était présenté comme l'essentiel, la réforme des retraites, Jean-François Revel accusant notamment Jacques Chirac de lâcheté pour n'avoir pas expliqué les réformes nécessaires lors de la campagne présidentielle, expliquant ainsi l'ampleur du mouvement. Dans un article du 15 février 1996, il estime ainsi que : « Quand, durant la campagne des présidentielles, Jacques Chirac parlait de réformes visant à réduire la fracture sociale, les Français comprenaient qu'ils allaient être noyés sous une pluie de subventions. Les réformes qui visent une réduction des déficits publics ou des déficits sociaux, ils ne les comprennent pas du tout »117.

D'autres événements affaiblissent encore la popularité du gouvernement Juppé, comme l'occupation de l'église Saint-Ambroise à Paris par 300 étrangers en situation irrégulière, d'origine africaine, demandant leur régularisation, à partir du 18 mars 1996. Après avoir été expulsés de l'église Saint-Ambroise, ils vont errer d'occupation en occupation pour finir par occuper l'église Saint-Bernard. Dix d'entre eux entament alors une grève de la faim qui va durer deux mois. C'est un redémarrage des mouvements de l'immigration, avec la constitution de collectifs divers, tels que « Des papiers pour tous » en 1996, le « Collectif anti-expulsion » en 1998, entre autres. Finalement, l'évacuation musclée par la police des étrangers en situation irrégulière occupant l'église Saint-Bernard est décidée le 23 août 1996. Plusieurs d'entre eux sont renvoyés au Mali. La grève de la faim prend fin, tandis que l'un des occupants décède quelques mois plus tard des séquelles de celle-ci.

Devant l'essoufflement de sa majorité, anticipant un échec aux différentes élections de 1998 (législativesrégionales et cantonales)114, Jacques Chirac risque une dissolution. Il avait pourtant écarté cette idée lors de l'entretien du 14 juillet 1996, déclarant qu'une telle mesure est utile uniquement en cas de crise politique113. Il se refuse de se séparer de Juppé, qui tente un remaniement en 1995114. Cette dissolution de l'Assemblée nationale, conseillée par le secrétaire général de l'Élysée, Dominique de Villepin, intervient le 21 avril 1997, soit onze mois avant la date prévue des élections législatives. Pris de court, ni son parti, ni son électorat ne comprennent son geste tandis que l'opposition crie à la manœuvre. Les élections qui suivent voient la victoire de la « gauche plurielle », menée par Lionel Jospin (319 sièges sur 577 dont 250 pour le PS, le RPR retombe à 134 députés). Jacques Chirac nomme ce dernier Premier ministre, ouvrant ainsi la troisième cohabitation114. On théorisa cela comme la malédiction des deux ans, référence au fait qu'il garda seulement le pouvoir deux ans après l'avoir conquis (son gouvernement sous VGE de 1974 à 1976, son gouvernement sous Mitterrand de 1986 à 1988 et son gouvernement avec Juppé de 1995 à 1997)114. Son fidèle conseiller en communication, Jacques Pilhan, meurt peu après114.

1997 – 2002 : troisième cohabitation
Jacques Chirac et Bill Clinton, le 17 juin 1999.

La troisième cohabitation est bien plus longue que les précédentes, puisqu'elle dure cinq ans. Le président et le Premier ministre tentent de parler d'une seule voix dans le cadre de l'Union européenne ou de la politique étrangère, se rendant ensemble aux sommets européens (comme lors des deux autres cohabitations, voire assurant conjointement la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne dévolue à la France de juin à décembre 2000), même si on y assiste parfois à des passes d'armes verbales entre les deux hommes. Ainsi, ils agissent conjointement concernant la crise du Kosovo (organisation de la conférence de Rambouillet pour essayer de trouver une issue pacifique du 6 au 19 février 1999 puis participation à l'opération Allied Force menée par l'OTAN dans les Balkans de mars à juin 1999) ou encore la guerre contre le terrorismeaprès les attentats du 11 septembre 2001 (participation à l'opération Enduring Freedom puis à la Force internationale d'assistance et de sécurité en Afghanistan à partir d'octobre 2001). Les affaires étrangères et la défense constituant traditionnellement le « domaine réservé » de la présidence de la République, il s'agit des secteurs dans lesquels Jacques Chirac est le plus actif durant ces années de cohabitation. Il s'entend particulièrement bien avec le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine118.

C'est à cette époque qu'éclatent les affaires politico-financières au sujet du RPR et de la mairie de Paris (voir ci-dessous).

À l'initiative d'un député socialiste, Arnaud Montebourg, trente députés (dix-neuf PS, quatre « verts », quatre radicaux, deux PCF et un MDC) déposent une motion demandant la traduction de Jacques Chirac devant la Haute Cour de justice. La motion est rejetée. Dans une décision du 22 janvier 1999119, le Conseil constitutionnel, alors présidé par le socialiste Roland Dumas, confirme au président son immunité telle qu'elle est définie dans la Constitution.

Le gouvernement Jospin connaît une popularité importante, marquée par la loi des 35 heures, la baisse du chômage et la reprise économique mondiale de la fin du siècle, mais aussi par plusieurs événements favorisant une amélioration du moral des Français telle que la victoire de l'équipe de France lors de la Coupe du monde de football de 1998 qui a lieu en France. Ces événements bénéficient toutefois tout particulièrement à la popularité du président, très présent et enthousiaste lors des matchs120,121, alors qu'il n'est pas un amateur de football113.

Partant favori, le Premier ministre décide de rétablir le calendrier initial des élections (la présidentielle avant les législatives) et surtout obtient du président (pressé également par l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing), d'abord très réticent, qu'il propose la modification de la Constitution pour transformer le septennat en quinquennat. Le 24 septembre 2000, la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans est adoptée par un référendum marqué par une abstention record (30,19 % de participation, 73,21 % de oui 26,79 % de non). Cette réforme permet d'aligner les élections présidentielles et législatives à un créneau proche, réduisant ainsi les risques de cohabitation et favorisant le fait majoritaire. Bien que sa marge de manœuvre politique semble réduite, il s'attache à remplir sa fonction présidentielle et à se présenter comme le garant des valeurs républicaines. Ainsi, il intervient pour mettre en garde contre toute alliance entre la droite de gouvernement et le FN après le bon score réalisé par ce dernier aux élections régionales de 1998. Le mot d'ordre est suivi par le RPR, qui préfère perdre les présidences des conseils régionaux d'Aquitaine, de Haute-Normandie et d'Île-de-France au profit de la gauche plutôt que de les conserver avec l'appui de l'extrême droite. Sur les douze régions pouvant être conservées par la droite par le biais de cette alliance controversée, seuls cinq présidents de région (tous UDF, et exclus de ce parti à la suite de cela) décident de s'appuyer sur le FN pour se maintenir à leur poste.

Jacques Chirac aux côtés de George W. Bush, en juillet 2001.

Mais les années de cohabitation sont également marquées par une certaine perte de contrôle de son propre camp, et plus particulièrement du RPR. En crise interne après la défaite de 1997, il a porté à sa tête Philippe Séguin avec pour projet d'en rénover profondément les structures. Ainsi, il adopte une attitude très indépendante à l'égard de l'Élysée (en témoigne le retour en force, après deux ans de traversée du désert, des Balladuriens dans la direction, incarné par la nomination de Nicolas Sarkozy au poste de secrétaire général) et propose que les militants votent de façon directe pour élire à l'avenir le président : seul candidat, il est réélu à la tête du parti avec 95,07 % des voix des adhérents122. Ne parvenant pas à établir une liste unique aux élections européennes et sous la pression des chiraquiens, Philippe Séguin abandonne finalement la direction du RPR en avril 1999, dénonçant les déclarations de Bernard Pons (un des fidèles du président de la République) et un « manque de loyauté » de Jacques Chirac à son égard123Nicolas Sarkozy prend l'intérim de la présidence mais, devant le score calamiteux récolté par la liste qu'il menait conjointement avec le président de DL Alain Madelin aux européennes de 1999(12,82 % et 12 des 87 sièges à pourvoir, loin derrière 21,95 % et 22 élus de la liste d'union de la gauche et même devancé par la liste souverainiste de Charles Pasqua et Philippe de Villiers), il décide de ne pas se présenter à l'élection présidentielle du mouvement de novembre-décembre 1999. Jacques Chirac décide de soutenir pour celle-ci Jean-Paul Delevoye, un fidèle, sénateur-maire de Bapaume peu connu du grand public. Le choix appartenant désormais aux militants, c'est pourtant une « outsider », la députée maire de Saint-Jean-de-Luz Michèle Alliot-Marie, qui l'emporte au second tour avec 62,71 % des votes le 4 décembre 1999124, preuve de la perte d'influence du président de la République sur son propre parti. Bien que déclarant sa fidélité au chef de l'État, elle tend à rendre le RPR plus autonome vis-à-vis de l'Élysée et appelle à tourner la page des « affaires » qui ont touché le parti à la fin des années 1990 en laissant faire la justice125.

Lors de la crise de la vache folle, il prononce, le 7 novembre 2000, une allocution dans laquelle il réclame l'interdiction immédiate des farines animales, prenant ainsi de court le gouvernement, qui réfléchissait à d'éventuelles mesures, mais était accusé de prendre du retard en comparaison de la législation britannique. Le Premier ministre rejoint sa position le 14 novembre suivant126. Dans un livre d'entretiens publié neuf ans plus tard, Lionel Jospin affirme qu'il s'agissait là d'un des pires moment de la cohabitation, et que cet épisode lui a fait prendre conscience que Jacques Chirac « n'hésitait pas à faire passer son intérêt partisan avant l'intérêt général »127.

Face à la pression de ses soutiens, les sondages lui étant peu favorables, Jacques Chirac décide d'annoncer plus tôt que prévu sa candidature pour l'élection présidentielle, le 11 février 2002 lors d'un meeting à Avignon, devançant ainsi Lionel Jospin (ce dernier annonce sa propre candidature le 20 février).

Jacques Chirac et Vladimir Poutine le 15 janvier 2002.

S'appuyant sur la jeune garde des députés RPR mais aussi sur les anciens balladuriens (dont surtout Nicolas Sarkozy), certains centristes et libéraux (tels Jean-Pierre Raffarin ou Philippe Douste-Blazy), il favorise la formation progressive d'un nouveau parti qui doit voir la fusion du RPR, de l'UDF et de DL : l'Union en mouvement (UEM) est créée le 4 avril 2001 par les partisans de cette solution, préfiguration de la future Union pour la majorité présidentielle. Les futurs éléments de ce nouveau parti (que l'UDF, dirigée par François Bayrou, refuse de rejoindre) développent les thèmes de la sécurité et de la baisse des impôts.

Après un début de campagne jugé moyen, Jacques Chirac profite des erreurs de Lionel Jospin (la phrase « un président vieilli et usé » choque). Fort de sa grande expérience des campagnes présidentielles, Jacques Chirac mène alors une campagne dynamique, notamment sur les thèmes de la baisse des impôts (promesse de baisse de 33 % de l'impôt sur le revenu) et de l'insécurité, très largement relayés et diffusés par les médias (les Guignols de l'info de Canal+ accusent TF1 et son journal de 13 h d'amplifier le mouvement ; la gauche parle de « sentiment d'insécurité ») qui multiplient le temps d'audience sur le sujet et celui de la violence urbaine. Lionel Jospin voit dans le même temps sa campagne s'essouffler et pâtir de l'éclatement de la gauche plurielle entre plusieurs candidatures.

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Le 21 avril, Jacques Chirac arrive en tête du premier tour avec 19,88 % des suffrages, soit le plus faible score historique pour un président sortant128. À la surprise généraleLionel Jospin est éliminé. Jacques Chirac se voit opposé au président du Front national, Jean-Marie Le Pen (16,86 %), qu'il déteste et dont il considère le parti comme une création de François Mitterrand113,i (référence à la stratégie assumée de favoriser le FN pour affaiblir le RPR dans les années 1980)129,130. Il refuse de débattre avec son adversaire, déclarant que « face à l'intolérance et à la haine, il n'y a pas de transaction possible, pas de compromission possible, pas de débat possible ». Des journalistes rappellent à cette occasion leurs entrevues authentifiées de 1988131,132 et évoquent sa crainte d'affronter un orateur de talent133.

Il laisse alors la gauche et la jeunesse manifester en appelant à voter pour lui afin de faire barrage à Jean-Marie Le Pen et non par adhésion à sa personne, le slogan de ses opposants les plus farouches étant « Votez escroc, pas facho » ou encore l'opération « Voter avec des gants ». Le 5 mai, il est réélu avec 82,21 % des suffrages exprimés. Il bat ainsi plusieurs records à cette élection : il est, sous la Ve République, le président élu avec la plus large majorité au second tour et avec le plus grand écart de score entre le premier et le second tour (62,3 points). Philippe Séguin déclare que son score du second tour est un leurre car constituant un vote anti-FN : selon lui, seulement 20 % des Français l'apprécient113.

2002 – 2007 : second mandat présidentiel
2002 – 2005 : gouvernements Jean-Pierre Raffarin
Jacques Chirac et George W. Bushen mai 2002, à Paris.

Lionel Jospin lui ayant aussitôt remis sa démission, il nomme un membre de Démocratie libéraleJean-Pierre Raffarin comme Premier ministre, lequel gouverne par ordonnances pendant quelques semaines. La cérémonie d'investiture de Jacques Chirac se déroule le 16 mai 2002112.

L'Union pour la majorité présidentielle (UMP), créée par l'association du RPR, de Démocratie libérale et d'une grande partie de l'UDF, remporte largement les élections législatives de juin 2002, obtenant à elle seule la majorité absolue à l'Assemblée nationale (365 sièges sur 577). Jacques Chirac peut à nouveau s'appuyer sur une majorité parlementaire. Il s'appuie également sur un groupe de députés UDF réduit à 29 membres, et nomme un seul ministre issu de ce parti, Gilles de Robien. Il y a néanmoins un problème idéologique avec ce gouvernementj : ainsi, l’UMP, issue du RPR mais aux origines multiples, reprend beaucoup d'idées de l'UDF, qui n'est pas gaulliste et beaucoup plus au centre134.

Jean-Pierre Raffarin entame dès lors la mise en œuvre de certaines des promesses de la campagne : baisse de l'impôt sur le revenu et multiplication d'actions ciblées contre la délinquance. Viendront ensuite une réforme des « 35 heures », une réforme des retraites et de la sécurité sociale, et enfin la poursuite de la réforme de l'État, incluant ce que les spécialistes ont appelé « l'acte II de la décentralisation ».

Du 26 août au 4 septembre 2002, Jacques Chirac est présent au sommet de la Terre, qui s'est tenu à Johannesburg. Il est accompagné par des représentants de quelques entreprises françaises et d'ONG. Il y prononce cette phrase restée célèbre : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».

À la suite des attentats du 11 septembre 2001, le président des États-Unis George W. Bush, avec qui Jacques Chirac s'entend mal, mène une politique internationale plus offensive. La France soutient les États-Unis lors de l'intervention en Afghanistan, mais Jacques Chirac refuse d'intervenir en Irak, et forme un « front commun » avec l'Allemagne et la Russie contre l'invasion de l'Irak. Épaulé par son ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, qui prononce notamment un discours remarqué135, il obtient que les États-Unis passent par l'ONU avant toute intervention. Profitant d'un large consensus national sur la question, Jacques Chirac se fait le chantre d'un « monde multipolaire ». Soutenu par les opinions publiques européennes, mais seulement par quelques dirigeants (le Belge Guy Verhofstadt et l'Allemand Gerhard Schröder), il s'oppose aux États-Unis et à leurs alliés, laissant entendre que la France utilisera son droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies tant que la situation n'évoluera pas. Cette annonce lui vaut une campagne hostile, notamment dans une partie des médias anglo-saxons (The Sun titre alors Chirac is a worm — « Chirac est un ver »). Les relations avec les États-Unis deviennent exécrables. Elles ne commenceront à se normaliser qu'à partir de la commémoration du débarquement en Normandie, quinze mois plus tard.

Lors du défilé militaire du 14 juillet 2002Maxime Brunerie, un jeune militant d'extrême droite, tente d'assassiner Jacques Chirac, qui s'en sort indemne. Il s’agit de la deuxième tentative d’assassinat contre un président de la République lors d'un 14 juillet sur l’avenue des Champs-Élysées, la première ayant eu lieu contre Alexandre Millerand en 1922136.

Chirac avec George W. BushTony Blair et Silvio Berlusconi au sommet du G8 (Évian, le 2 juin 2003).

Au lendemain d'une défaite massive aux élections cantonales et régionales de 2004 (20 des 22 régions de France métropolitaine sont remportées par la gauche), il nomme Nicolas Sarkozy ministre d'Étatministre de l'Économie, des finances et de l'industrie : la plupart des éditorialistes politiques (dont ceux du Canard enchaîné, du Nouvel observateur et de l'Express) y voient un moyen de contrer les ambitions de ce dernier, alors qu'il est lui-même affaibli. Face aux ambitions présidentielles affichées par ce dernier, il le met en demeure, lors de son allocution du 14 juillet 2004, de choisir entre son poste de ministre et celui de président de l'UMP. Il réaffirme également son autorité en déclarant, à propos de son ministre de l'Économie : « Nos relations sont très simples : je décide, il exécute ». En novembre, Nicolas Sarkozy est élu président du parti et quitte son ministère, alors confié à Hervé Gaymard. Quelques mois plus tard, celui-ci est contraint à la démission à la suite d'un scandale très médiatisé et il est remplacé par Thierry Breton.

Pour impliquer les Français dans la Constitution européenne, Jacques Chirac décide qu'un référendum sera organisé pour la ratification de celle-ci, à organiser au plus vite afin de remporter le scrutin. Désormais favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne (son « vœu le plus cher »), il subit les critiques d'une partie de sa famille politique qui s'oppose à cette perspective, ce qui vient brouiller les cartes du référendum : le 17 décembre 2004, l'Union européenne décide l'ouverture de négociations avec la Turquie. Le projet de directive Bolkestein détourne une partie de l'inquiétude sociale grandissante sur l'Europe, malgré les tentatives de désamorçage du Président. Pis, Jacques Chirac semble déconnecté des attentes sociales, notamment des jeunes, lors d'un débat télévisé bien encadré, le 14 avril 2005 sur TF1. Dans un contexte de quasi-unanimité en faveur du « oui » des partis de gouvernement et des médias, les sondages s'inversent trois fois, le débat enflamme les Français et mobilise les médias jusqu'au jour du référendum.

2005 – 2007 : gouvernement Dominique de Villepin

 

 

Dominique de Villepin, dernier Premier ministre sous la présidence Chirac.

 

Le 29 mai 2005, après une campagne marquée par l'implication personnelle du président, le « non » l'emporte avec 54,87 % des voix et avec une forte participation de 69,74 %. Le surlendemain, Jean-Pierre Raffarin démissionne ; Jacques Chirac annonce son remplacement par un duo formé par Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy : l'un comme Premier ministre, l'autre comme ministre d'État, rejoignant le ministère de l'Intérieur. La presse souligne la nomination de peu de nouveaux ministres, mais est intriguée par la « cohabitation » des deux principales figures du gouvernement (on parle de « vice-Premier ministre »). Jean-Louis Borloo, l'une des figures clés du gouvernement Raffarin III, élargit son ministère en devenant ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement.

 

Jacques Chirac entame alors un bras de fer avec Tony Blair (qui prend la présidence de l'Union européenne), sur le budget de l'Union. Cette confrontation s'étend à la candidature de Paris et Londres pour les Jeux olympiques d'été de 2012 où les deux hommes s'impliquent personnellement. Les Français partent favoris, mais, le 6 juillet, Londres est choisie par le CIO. Le 4 octobre 2005, lors d'un sommet franco-italien, Jacques Chirac reproche à la Commission européenne de ne pas lutter contre des licenciements chez Hewlett-Packard, ce qui fait réagir le président de la Commission, José Manuel Barroso, qui qualifie cette accusation de « démagogie », estimant que le sujet est du domaine national.

 

Le projet de Charte de l'environnement voit le jour. Il a été voulu par le président Chirac, conseillé par une commission d'experts. Le texte de la Charte de l'environnement est adopté le 28 février 2005 par le Parlement réuni en Congrès, et promulgué officiellement par Jacques Chirac le 1er mars. Il figure désormais dans le Préambule de la Constitution de la Ve République. C'est la Cour de cassation qui reprend maintenant les travaux d'adaptation juridique nécessaires.

 

Après le référendum, les sondages de popularité de Jacques Chirac sont au plus bas137. Le 2 septembre 2005, il est hospitalisé à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, pour un accident vasculaire cérébral ayant entraîné un « léger trouble de la vision », qui disparaît en quelques jours (version donnée par l'Élysée). Il en sort le 9 septembre 2005, mais ne doit pas prendre l'avion pendant quelques semaines ; le Premier ministre Dominique de Villepin représente alors la France au sommet de l'ONU le 13 septembre 2005.

 

Chirac avec Lula da Silva (New York, 29 septembre 2004).

 

À partir de la fin du mois d'octobre 2005, à la suite de la mort de deux jeunes à Clichy-sous-Bois électrocutés en se réfugiant dans un transformateur EDF, puis aux rumeurs évoquant une grenade lancée par les forces de police à l'intérieur de la mosquée de la même ville, les actes de violence se multiplient les nuits suivantes, les médias finissant par parler d'émeutes, se propageant dans de nombreuses banlieues en France (des milliers de voitures brûlées, des entreprises et bâtiments publics détruits, etc.). Le 8 novembre, Jacques Chirac décrète en Conseil des ministres l'état d'urgence (qui sera levé environ 2 mois plus tard, le 4 janvier 2006), les préfets pouvant déclarer le couvre-feu dans tout ou partie du territoire. Jacques Chirac s'adresse pour la première fois sur ces émeutes en banlieues directement aux Français via la télévision et la radio le 14 novembre, regardé par plus de vingt millions de téléspectateurs138.

 

En visite le 19 janvier 2006 à l'Île Longue, base opérationnelle des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) français, Jacques Chirac y réaffirme les principes de la politique de dissuasion nucléaire française, marquant une inflexion de la doctrinenucléaire du pays : ne plus raisonner « du faible au fort » mais « du fort au fou », dans une période marquée par le terrorisme et les ambitions nucléaires de pays comme l'Iran et la Corée du Nord. Si les États-Unis et le Royaume-Uni réagissent positivement à cette annonce, la classe politique allemande s'inquiète de cette position, alors que l'Iran proteste.

 

Il est mis sur écoute par la NSA à partir de 2006139. Il avait toutefois déjà par le passé, alors qu'il était premier ministre sous Valéry Giscard d'Estaing, été espionné par des agences américaines qui le décrivaient comme étant « doté d’un remarquable opportunisme politique »139.

 

Après le Contrat nouvelles embauches (CNE), Dominique de Villepin décide, au début de l'année 2006, de lancer un nouveau contrat de travail similaire, pour les jeunes, baptisé Contrat première embauche (CPE). La mobilisation syndicale et étudiante contre ce projet en particulier, et, plus généralement, contre la loi pour l'égalité des chances, qui contient les dispositions relatives au CPE, se met lentement en place, mais finit par prendre des proportions très importantes, ce qui place le Premier ministre en difficulté. Jacques Chirac prend plusieurs fois la parole pour le soutenir, mais n'intervient pas avant le 31 mars où, dans une allocution devant 21 millions de téléspectateurs, il annonce la promulgation de la loi qui contenait le CPE, tout en demandant de ne pas l'appliquer tant que de nouvelles mesures ne sont pas prises, et confie le dossier à l'UMP. Cette capitulation face aux manifestations provoque une situation inédite dans un état de droit où une loi votée par la représentation nationale est promulguée tout en s'interdisant de l'appliquer140. Le 10 avril, le Premier ministre annonce le remplacement rapide du CPE par une autre loi.

 

Jacques Chirac en novembre 2006.

 

L'affaire Clearstream 2 vient ensuite bousculer l'emploi du temps du gouvernement. Dominique de Villepin, mais aussi Jacques Chirac, sont soupçonnés par la presse d'avoir commandité des enquêtes confidentielles sur des hommes politiques français141, notamment Nicolas Sarkozy, qui préparait sa candidature à l'élection présidentielle, Dominique Strauss-KahnJean-Pierre Chevènement ou encore Alain Madelin, tous accusés anonymement et faussement d'avoir profité de rétrocommissions en marge de l'affaire des frégates de Taïwan. Nicolas Sarkozy porte plainte contre X en janvier 2006 pour « dénonciation calomnieuse », rapidement rejoint par une série d'autres personnalités françaises. L'affaire Clearstream 2 sera déviée par la suite vers l'affaire du compte japonais de Jacques Chirac. Malgré des informations de presse et d'agents de la DGSE, il ne sera pas ouvert d'instruction judiciaire menant à une mise en examen, faute d'élément précis sur un éventuel compte bancaire au Japon.

 

Lors de ses vœux du 31 décembre 2006, Jacques Chirac annonce la décision du gouvernement de Dominique de Villepin de mettre en place un droit au logement opposable dans les toutes prochaines semaines.

 

Dominique de Villepin lui remet la démission de son gouvernement le 15 mai 2007, à la veille de la passation de pouvoir entre le président sortant et Nicolas Sarkozy, élu président de la République.

 

2007 : non-candidature à un troisième mandat

 

À la suite des élections de 2004, du référendum de 2005 et de son accident vasculaire la même année, la plupart des éditorialistes estiment que Jacques Chirac n'est pas en mesure de se présenter pour un troisième mandat142,143,144, même si quelques personnalités politiques pensent le contraire145. Alors que lui-même entretient le mystère146,147,148, des analystes pensent que Jacques Chirac envisage sérieusement de briguer un troisième mandat, raison pour laquelle il se serait rallié à l'idée du quinquennat149. Ses mauvais rapports avec le favori, Nicolas Sarkozy — du fait de la « trahison » de 1995 et de ses critiques récurrentes à son égard lors de son second mandat —, seraient également un facteur le poussant à se présenter150.

 

Mais, selon un sondage Ifop réalisé fin 2005, seul 1 % des Français souhaite qu'il soit le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle de 2007, loin derrière Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin151,152, alors qu'en 2003 un tiers des sondés soutenaient sa candidature153,154. Un autre sondage Ifop, en janvier 2007, montre que 81 % des Français s'opposent à sa candidature155. Antoine Guiral, journaliste à Libération, décline les nombreux facteurs rendant difficile sa candidature : son âge, ses mauvais sondages, l'absence de cellule pour préparer la campagne, le risque de divisions à droite, le soutien de nombreuses personnalités de droite, y compris de chiraquiens, à Sarkozy156. De nombreux analystes soulignent alors une ambiance « crépusculaire » de « fin de règne », qui concerna aussi Mitterrand, dans un contexte d'apparition de successeurs potentiels157,158,159,113. Béatrice Gurrey, journaliste du Monde et auteur de plusieurs essais sur Chirac, expose les mêmes arguments que Guiral, jugeant peu plausible sa candidature, mais rajoute que le président voulait d'abord se consacrer à ses grands dossiers diplomatiques (conférence sur le Liban, sommet de l'environnement et sommet France-Afrique)160.

 

Le 11 février 2007, dans une édition spéciale de Vivement dimanche, Jacques Chirac est pour la première fois assez peu ambigu sur sa non-candidature, à travers la conclusion : « Il y a une vie après la politique. Il y a une vie jusqu'à la mort ». Bernadette Chirac déclare que l'Élysée « va [lui] manquer »161,162. Le 11 mars suivant, il annonce, lors d'un discours télévisé, qu'il ne se présentera pas à l'élection présidentielle de 2007 en ces termes : « Je ne solliciterai pas vos suffrages pour un nouveau mandat […] Au terme du mandat que vous m'avez confié, le temps sera venu pour moi de vous servir autrement ». Le 21 mars suivant, il dit « donner son vote et son soutien à Nicolas Sarkozy » dans le cadre de cette élection163. L'encore actuel président accorde ce soutien au nom du parti qu'il a créé, à savoir l'UMP. « Cette formation politique [l'UMP] a choisi de soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy […]. C'est donc tout naturellement que je lui apporterai mon vote et mon soutien ». Le 6 mai 2007Nicolas Sarkozy est élu président de la République face à Ségolène Royal. La passation des pouvoirs a lieu le 16 mai au palais présidentiel de l'Élysée.

 

 

Idéologie

 

Chirac au Salon international de l'agriculture(mars 2007).

 

Sur le plan des idées politiques, Jacques Chirac se montre très inconstant. Les commentateurs le qualifient d'opportuniste ou de pragmatique. Lui-même fait plusieurs déclarations contradictoires. Il déclare notamment : « Ce n'est pas de ma faute si j'ai une gueule de droite », ou, faisant référence à son militantisme communiste de jeunesse : « Quand j'avais 20 ans, j'avais un certain nombre de convictions et au fond je ne suis pas sûr qu'elles aient beaucoup changé. Je crois même qu'elles sont finalement restées les mêmes. »113

 

Dans sa jeunesse, il est très engagé à gauche : il vend ainsi le quotidien communiste L'Humanité rue de Vaugirard, en parallèle à ses études à Sciences-Po. À la même époque, il rejette la proposition de son condisciple et ami Michel Rocard de rejoindre la SFIO pour cause de trop grande « mollesse » des socialistes164. À sa sortie de l'ENA, en 1962, c'est cependant dans le cabinet du Premier ministre UNRGeorges Pompidou, qu'il s'engage. Il explique alors à Olivier Guichard avoir hésité entre Pompidou et l'OAS165(ennemie jurée du pouvoir en place). Éric Zemmour souligne le fait que Chirac mentionne Pompidou et non le général de Gaulle : pour lui comme pour Philippe Reinhard, Chirac, quel que soit le caractère fluctuant de ses opinions, et en dépit de ce qu'il prétendra plus tard, n'a jamais été un gaulliste convaincu164,165. Dans ses mémoires, il vante souvent des hommes de gauche tel qu'Hubert Védrineet traite froidement ses collaborateurs de droite166.

 

Au niveau économique, il est d'abord un fervent partisan de l'industrialisme pompidolien. Ensuite, une fois Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing, il est contraint de s'aligner sur la politique économique définie par le président de la République107. À la fin des années 1970, une fois sorti de Matignon, il promeut un « travaillisme à la française »106. Revenu à la tête du gouvernement en 1986, il défend une politique monétariste et libérale (privatisations, suppression de l'impôt sur les grandes fortunes…) inspirée par les théories de l'école de Chicago et par ce qui est fait aux États-Unis et au Royaume-Uni par Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Enfin, lors de la campagne de 1995, Jacques Chirac, renonçant aux politiques libérales, pourfend « la fracture sociale » en s'appuyant sur les analyses de l'économiste et démographe Emmanuel Todd. Il indique d'ailleurs dans ses mémoires qu'il ne se sent pas libéral166.

 

Pour Éric Zemmour, la politique qu'il mène au pouvoir diffère sensiblement selon les époques, puisqu'il serait passé d'une droite conservatrice traditionnelle et économiquement libérale (de 1986 à 1988) à un certain radical-socialisme (pendant son second mandat présidentiel). Une constante, en revanche, est l'humanismequi l'anime, tant dans sa conception des rapports personnels165, que dans certaines de ses opinions : ainsi, en 1975, il défend contre beaucoup des membres de son parti la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse, et, en 1981, il est un des rares députés RPR à voter l'abolition de la peine de mort.

 

Enfin, Jacques Chirac a également beaucoup évolué sur la question de l'Europe politique. Après avoir défendu l'« Europe des nations » et rejeté ainsi toute autorité politique supranationale et européenne lors de l'appel de Cochin, il assimile progressivement l'idée de l'Union européenne, et appelle finalement à voter « oui » lors du référendum de Maastricht en 1992, contre l'avis général du RPR. Par la suite, il se montre résolument en faveur du fédéralisme européen.

 

Bien que chef de la droite pendant plus de vingt ans, Jacques Chirac n'est donc pas toujours conforme aux standards de la droite républicaine contemporaine. En 2009, Bernadette Chirac déclare à François Hollande : « Vous savez, mon mari a toujours été de gauche167 ». Anh Dao Traxel le reconnaît également168. Les chiraquiens Jean-Louis Debré et Denis Tillinac ont le même ressenti169,170. Les hommes politiques Christian Vanneste et Laurent Wauquiez dénoncent sa tendance radicale-socialiste, y compris dans les domaines sociaux171Patrick Rotman déclare qu'il est le chef « d'une droite qu'il n'aime pas et qui ne l'aime pas »113.

 

Son absence de continuité idéologique lui a souvent été reprochée, même si la nature de ces critiques diverge : certains y voient l'absence de toute convictionk,172alors d'autres y décèlent de l'opportunisme, citant sa phrase célèbre prononcée à un proche au début de la campagne présidentielle de 1995, « je vous surprendrai par ma démagogie »173. Cette volatilité est décriée jusque dans la presse étrangère174,175 et moquée par Les Guignols de l'info et ses opposants, qui le surnomment « Jacques Chirouette »176.

 

Bilan

 

Image publique

 

Chirac accompagné du général Henri Bentégeat au défilé militaire du 14 Juilletde 2006.

 

Le bilan présidentiel de Jacques Chirac apparaît fortement contrasté. Si, globalement, sa politique extérieure et sa manière d'appréhender la fonction présidentielle sont louées, sa politique intérieure est loin de faire l'unanimité. En novembre 2009, un sondage BVA indique que 60 % des Français estiment que Jacques Chirac a fait un bon président, ce qui le place en avant-dernière position des présidents de la Ve République ; 71 % des sondés se déclarent insatisfaits de son action contre le chômage et 66 % contre la « fracture sociale »177. Selon un sondage Odoxa réalisé en 2015, Jacques Chirac est, parmi les cinq derniers présidents, celui qui recueille le plus d'opinions positives, bénéficiant d'une cote de confiance allant au-delà de son camp politique, deux points devant François Mitterrand et cinq points devant Valéry Giscard d'Estaing178. Des analystes font remarquer que cette popularité contraste avec le niveau de satisfaction qu'il obtenait lors de la présidence179.

 

Bilan institutionnel

 

Sous les mandats de Jacques Chirac, quatorze réformes constitutionnelles ont été votées (sur 24 depuis 1958)180.

 

Parmi celles-ci, les plus emblématiques furent celle instaurant un quinquennat par référendum, en 2000181 (Jacques Chirac, à cette occasion, ne donne, lors d'une intervention télévisée consacrée au sujet, aucune consigne de vote : « Si les Français disent oui, c'est très bien. S'ils répondent non, c'est très bien aussi182 »); celle ajoutant dans la constitution une « Charte de l'environnement183 », un projet qui lui tenait à cœur184 ; celle inscrivant dans la Constitution l'interdiction en France de la peine de mort185 ; et celle portant sur la réforme du « statut pénal du chef de l'État186 ».

 

Sur le plan de la pratique du pouvoir, Jacques Chirac s'est révélé être un Président à la communication économe, sa fille Claude, qui s'inspirait de Jacques Pilhan, conseiller en communication du président François Mitterrand, lui faisant adopter une attitude solennelle afin de donner de la hauteur à la fonction présidentielle.

 

Cette position, ainsi que son programme de réformes, diffère de la posture d'« hyper-président » de ses successeurs. Il est ainsi critiqué par Nicolas Sarkozy, qui taxe ses prédécesseurs de « rois fainéants »187. L'écrivain et essayiste Laurent Obertone, dans La France Orange mécanique, écrit à son propos qu'il avait « un programme de conseiller général » et un « bilan que plus facile à défendre », tandis que Patrick Buisson, dans La Cause du peuple, tient des propos similaires (« domaine présidentiel réduit au périmètre du Téléthon ») et affirme que l'absence de dessein à la tête de l'État fut le contraire de sa pugnacité de candidat dans l'opposition (et également du gaullisme), et reproche aussi sa reddition systématique face aux manifestations. Buisson et Obertone estiment que Chirac ne gérait que des dossiers plutôt mineurs et d'ordre social, presque apolitiques : sécurité routière, lutte contre le cancer et aide aux handicapés188,189. Ce programme-triptyque est réutilisé par Éric Zemmour, lui aussi critique envers le bilan de Chirac et son manque de constance idéologique190.

 

Bilan intérieur

 

 

Sur le plan intérieur, Jacques Chirac a laissé son empreinte avec des actions de différentes ampleurs.

 

Une de ses premières mesures concerne la suppression du service militaire, accompagnée de la professionnalisation de l’armée191 (une réforme parfois considérée comme étant la plus importante de ses deux mandats présidentiels192).

 

Parmi les grands projets de son quinquennat, figurent les objectifs de lutte contre l'insécurité routière (le gouvernement affiche le bilan de − 40 % de morts sur les routes entre 2003 et 2007193), contre le cancer (avec l'élaboration, en 2003, d'un plan de 70 mesures ayant conduit à l'augmentation des crédits alloués à la recherche médicale194) et de soutien aux personnes handicapées (création d'une prestation de compensation du handicap194).

 

La lutte contre l'insécurité, menée par son ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy conduit à un bilan contrasté193 : si les crimeset délits ont baissé de 9 %, principalement grâce à la forte baisse des atteintes aux biens195, les violences faites aux personnes augmentent de 16 %195.

 

Taux de chômage standardisés en France, dans l’Union européenne, dans les pays de l'OCDE, du G7 et aux États-Unis, données trimestrielles corrigées des variations saisonnières, 1993 - 2009. Source : OCDE.

 

Jacques Chirac laisse après ses mandats un bilan économique et social mitigé193. La lutte contre le chômage (l'une des priorités de Jacques Chirac lors de son élection) s'est avérée délicate : le nombre de chômeurs s'établissait à 11,3 % de la population active à son arrivée à l'Élysée, contre 8,4 % à son départ194 ; mais la baisse la plus significative a eu lieu de 1997 à 2001 (-3 points environ), c'est-à-dire lors de la cohabitation (durant laquelle Jacques Chirac n'avait, de facto, pratiquement aucune prise sur les décisions de politique intérieure). Toutefois, il est à noter que la fin de son quinquennat (2005-2007) est également marquée par une assez forte réduction du nombre de chômeurs (-1 point environ)196. La dette publique, quant à elle, a augmenté de neuf points durant la présidence de Chirac, pour culminer à 63,9 % fin 2006193. De plus, alors que Jacques Chirac avait fondé son élection, en 1995, sur le combat contre la « fracture sociale », les inégalités sociales ont continué de croître depuis cette date197,198. Sa promesse, lors de la campagne de 2002, de diminuer la pression fiscale, n'est, elle aussi, qu'imparfaitement respectée : certes, une réforme de l'impôt sur le revenu a été réalisée, mais ses effets ne se sont fait sentir que sur les hauts et bas revenus (au détriment de la classe moyenne) et, globalement, les prélèvements obligatoires ont, rapportés au PIB, augmenté de 1,7 point entre 1995 et 2006194. Enfin, d'un point de vue sociologique, la situation et le moral des classes moyennes se sont détériorés durant la présidence de Jacques Chirac199.

 

Dans son discours tenu le 16 juillet 1995 au Vélodrome d'Hiver Jacques Chirac rompt avec la politique de tous ses prédécesseurs en reconnaissant officiellement la responsabilité de la France dans la déportation des juifs français en Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale200. Cette allocution a ainsi revêtu une portée historique, et a été majoritairement saluée comme telle201, même si les tenants de la doctrine gaullienne (qui rejettent une telle reconnaissance de la responsabilité de la France au motif que celle-ci, durant la Seconde Guerre mondiale, était incarnée à Londres par le général de Gaulle, et non par le régime de Vichy), comme Pierre Messmer ou Pierre Juillet, ont vigoureusement dénoncé ce discours202.

 

Il lance la construction du musée des Arts premiers, qui est inauguré en juin 2006193. Jacques Chirac, depuis longtemps passionné par les arts dits premiers, notamment les arts inuits203,204, a longuement œuvré pour la construction de ce musée205.Le 21 juin 2016, dix ans après son inauguration, le musée prend le nom de l'ancien président Jacques Chirac, à l'initiative du projet. Son emblème est une statuette chupicuaro.

 

Sur un plan plus politique, il est considéré comme le responsable de l'échec de la dissolution de l'Assemblée nationale, en 1997 : l'Assemblée, très majoritairement aux mains du président de la République, bascule à gauche.

 

Bilan en matière de politique étrangère

 

Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder le 31 mai 2003.

 

La France s'engage dans la guerre du Kosovo, en 1999, et dans celle d'Afghanistan, en 2001.

 

Jacques Chirac est opposé à la Guerre d'Irak en 2003. Selon un sondage réalisé en 2005 par l'institut LH2, il s'agit du point le plus positif du bilan de Jacques Chirac à l'Élysée206. À l'occasion de ce refus de la guerre menée par George W. Bush, le Président français a conforté sa stature internationale193, ainsi que sa popularité au sein du monde arabe207. Il en a surtout profité pour développer la théorie dite du « monde multipolaire » par laquelle il entend promouvoir la vision d'un monde fait d'entités régionales fortes (afin de garantir la souveraineté nationale), qui cohabiteraient entre elles en vertu d'un droit international public renforcé qu'appliquerait l'Organisation des Nations unies (ONU), de manière à empêcher toute forme d'unilatéralisme208. Il s'agit donc, selon l'universitaire Laurent Lombart, d'une thèse inédite visant à concilier la politique gaullienne de défense de l'indépendance nationale et la vision internationaliste soutenue, entre autres, par l'ancien Président américain Woodrow Wilson208. Jacques Chirac inscrit également cette position dans le cadre d'un rejet du concept de « guerre des civilisations », inventé par le politologue et philosophe néoconservateur Samuel Huntington, et repris par l'administration Bush ; après son départ de la Présidence, Chirac déclare ainsi à Riyad, en Arabie saoudite : « Chacun mesure que la guerre des civilisations prophétisée par certains mauvais augures est le piège majeur du monde nouveau »209.

 

Si Jacques Chirac a toujours aimé l'Afrique210, le bilan de ses actions en Afrique n'est pas sans aspérités : certes, certaines initiatives ont été saluées, comme l'instauration d'une taxe sur les billets d'avion au profit du développement et de la lutte contre le SIDA211, mais il lui a aussi été reproché d'avoir poursuivi la politique de la « Françafrique », ou encore de ne pas avoir su anticiper les mutations politiques, économiques et sociales du continent africain, ce qui s'est traduit pour la Francepar une perte d'influence politique et une décrue des investissements commerciaux (le tout au profit de la Chine et des États-Unis, principalement)212.

 

La reprise des essais nucléaires, à Mururoa, en Polynésie française, à l'orée de son premier mandat, a été extrêmement critiquée par la communauté internationale213même si aucun accord international n'a alors été violé, la France n'adoptant, sur décision de Chirac du reste, le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) que postérieurement208. Jacques Chirac, a par ailleurs, en 2006, apporté une évolution à la doctrine nucléaire française en ajoutant deux nouveaux cas de recours à l'arme atomique : la « garantie des approvisionnements stratégiques et la défense de pays alliés » et la lutte contre des États qui « auraient recours à des moyens terroristes contre [la France] »213.

 

Le rejet par référendum du traité constitutionnel européen (ou « Constitution européenne »), voulu par Jacques Chirac, a entraîné la disparition de ce projet et a conduit, par voie de conséquence, à des tensions politiques au sein de l'Union européenne. Jacques Chirac est comptable de cet échec dans la mesure où de nombreux analystes politiques estiment que le mécontentement du peuple français au moment du vote et la mauvaise campagne du président de la République ont lourdement influé sur l'issue de la consultation référendaire214.

 

Après l'Élysée

 

 

Activités, en retrait de la vie publique

 

Le 16 mai 2007, Jacques Chirac quitte le palais de l'Élysée pour un appartement quai Voltaire à Paris, prêté par la famille de l'ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri, assassiné dans un attentat à Beyrouth en 2005215. Comme tous les anciens présidents de la République, il devient membre de droit et à vie du Conseil constitutionnel, où il côtoie Valéry Giscard d'Estaing. En tant que tel, il touche une indemnité mensuelle de 11 000 €. Selon l'association 1901 « Sauvegarde retraites »216, il est de plus éligible à une retraite cumulée estimée en juin 2007 à 18 781 €, répartie de la manière suivante :

 

Fonction exercéeDuréeRetraite mensuelle
Auditeur puis magistrat à la Cour des comptes 5 ans 3 500 
Mandats locaux en Corrèze et à Paris 30 ans 5 000 
Député 19 ans 5 031 
Président de la République 12 ans 5 250 
Total (estimation) 66 ans 18 781 

 

Jacques Chirac avec Louis Michel, en 2010.

 

Dans les mois qui suivent son départ de l'Élysée, il se rend dans plusieurs pays d'Afrique pour inaugurer des projets d'accès à l'eau, aux médicaments, à l'éducation215 et à deux reprises en Russie, à l'invitation personnelle de Vladimir Poutine215. Toutefois, il refuse de donner des conférences pour lesquelles il est fréquemment sollicité par diverses universités dans le monde215. Il accepte l'invitation de Nicolas Sarkozy à se rendre, le 16 juin 2009, aux obsèques nationales du président gabonais Omar Bongo217.

 

Son état de santé, ainsi que ses ennuis judiciaires, le poussent à se mettre en retrait du Conseil constitutionnel, où il ne participe plus aux séances depuis le 9 décembre 2010. Il indique, dans une lettre envoyée en mars 2011 au président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, qu'il met ses fonctions entre parenthèses « jusqu'à nouvel ordre ». Son indemnité de 11 000 euros par mois est alors suspendue218.

 

À partir d'avril 2009, le baromètre IFOP pour Paris Match le consacre chaque mois « personnalité politique préférée des Français ». En décembre suivant, il atteint la cote inédite, dans l'histoire du baromètre, de 78 % d'opinions positives219.

 

Le premier tome de ses mémoires, consacré à sa vie politique avant la présidence et intitulé Chaque pas doit être un but, paraît le 5 novembre 2009220. Il remporte un certain succès, s'écoulant, selon sa maison d'édition, entre 15 000 et 18 000 exemplaires par jour la première semaine de sa publication. Deux semaines après sa sortie, au 18 novembre, il aurait été réimprimé trois fois pour s'établir à un tirage global de 390 000 exemplaires (contre 260 000 initialement le jour de sa publication)221.

 

En 2014, il fait connaître sa préférence pour Alain Juppé en vue de la primaire de la droite pour l'élection présidentielle de 2017, tandis que son épouse apporte son soutien à Nicolas Sarkozy222.

 

Maladie

 

Victime d'un accident vasculaire cérébral en 2005, Jacques Chirac est dès lors frappé par des moments d'absence, des pertes de mémoire et est également atteint de forte surdité223. En septembre 2011, les avocats de l'ancien président indiquent qu'il n'est pas « en capacité » d'assister au procès des emplois fictifs de la mairie de Paris en fournissant au président de la 11e chambre du tribunal correctionnel, Dominique Pauthe, un rapport médical établi par le neurologue Olivier Lyon-Caen faisant état de la vulnérabilité de Jacques Chirac, qui souffre en outre de « troubles de la mémoire »224 et présente une anosognosie225. Ses apparitions publiques se font de plus en plus rares226.

 

Il est hospitalisé à plusieurs reprises dans les années 2010, notamment en décembre 2015 pour affaiblissement et en septembre 2016 à la suite d'une infection pulmonaire227. Il se déplace avec une canne puis en fauteuil roulant, tandis que sa surdité et ses difficultés pour communiquer s'accroissent228. Ainsi, il ne peut aller voter à l'élection présidentielle de 2012 et effectue sa dernière apparition publique le 21 novembre 2014, lors de la remise annuelle des prix de sa fondation229,228.

 

Fondation Chirac

 

Il se consacre à la Fondation Chirac215, qu'il lance en juin 2008 au Musée du quai Branly. Il se consacre au Prix pour la prévention des conflits dont il préside le jury, l'une des contributions phares de la Fondation Chirac.

 

Le 6 octobre 2009, Jacques Chirac détaille les activités de sa fondation relatives à la préservation des langues rares et des spécificités culturelles menacées, et annonce, dans cet objectif, le lancement d'un site Internet : sorosoro.org (sorosoro signifiant langue en araki, idiome de l'île du même nom au Vanuatu, menacée d'extinction avec 8 locuteurs recensés en 2009). Dans son discours, il appelle à « une nouvelle forme de conscience collective », qui doit l'emporter sur « l'arrogance de la pensée unique »230.

 

Le 6 novembre 2009, Jacques Chirac remet à l'imam Muhammad Ashafa, au pasteur nigérian James Wuye et à l'ancien ministre sud-coréen de l'Unification Park Jae-Kyu les premiers Prix pour la prévention des conflits de sa fondation, et ce en présence, notamment, de Nicolas Sarkozy et de Simone Veil231.

 

Le 21 novembre 2013, Jacques Chirac se rend à la remise annuelle des prix remis par la Fondation Chirac. Il y apparaît aux côtés du président de la République en fonction, François Hollande qui lui rend hommage226. Il participe à nouveau à cette remise annuelle en 2014, bien qu'affaibli, en compagnie de François Hollande et d'Alain Juppé232.

 

Mort

 

Sa santé continue à se détériorer au fil des années. En mars 2019, Jean-Louis Debré indique qu’il ne reconnaît plus ses proches et qu’il ne parle plus233,234. Il meurt à Paris chez lui au 4 rue de Tournon, le 26 septembre 2019, à l'âge de 86 ans235,236. Sa famille annonce que l'ancien président « s'est éteint au milieu des siens, paisiblement »237.

 

« Affaires »

 

Affaires judiciaires du RPR et de la mairie de Paris

 

 

Le 21 septembre 2000, est publié dans le journal Le Monde un aveu posthume de Jean-Claude Mérypromoteur immobilier, financier occulte du RPR, lequel accuse Jacques Chirac, alors maire de Paris, d'avoir été au cœur du système. Le RPR est accusé d'avoir alimenté son budget à l'aide de commissions versées par des entreprises du bâtiment auxquelles la région Île-de-France a confié en contrepartie d'importants travaux publics. Jacques Chirac était alors le président du RPR. Il était également maire de Paris lors des faits de l'affaire des faux électeurs du 3e arrondissement de Paris, qui ne le concernera pas lors de l'instruction. Une enquête a lieu dans le cadre du financement de voyages en avion à caractère privé de l'ancien maire. Bertrand Delanoë, nouveau maire de Paris, ignorant ces premières accusations, rend public durant la campagne présidentielle de 2002 un rapport détaillant les 2,13 millions d'euros (soit 700 euros par jour) dépensés en « frais de bouche » (frais de représentation du Maire) par Jacques Chirac et sa femme entre 1987 et 1995 ; un non-lieu pour prescription est prononcé par le juge d'instruction Philippe Courroye en 2003.

 

Au total, depuis les années 1990, le nom de Jacques Chirac est régulièrement évoqué dans huit affaires judiciaires impliquant notamment la mairie de Paris, parmi lesquelles l'affaire des emplois fictifs, l'affaire des faux chargés de mission, ou encore l'affaire des HLM de Paris. La plupart de ces affaires ont été jugées (certains de ses proches collaborateurs comme Michel RoussinLouise-Yvonne Casetta ou Alain Juppé ont été condamnés) ou classées sans suite, ou sont en cours. Jacques Chirac a toujours refusé de témoigner devant la justice et de se rendre aux convocations des juges lorsqu'il était président de la République en raison du statut pénal de ce dernier, le tenant à l'abri de poursuites judiciaires durant toute la période de son mandat. En conséquence, des personnalités politiques de gauche comme Jack Lang, Noël Mamère ou Arnaud Montebourg ont réclamé un changement de la législation et la fin de « l'immunité présidentielle ».

 

Le 16 juin 2007 (un mois après la fin de son mandat), cette immunité arrive à son terme. Le 19 juillet suivant, Jacques Chirac est entendu une première fois par la justice sur cette affaire dans ses bureaux de la rue de Lille. Cette audition porterait sur une des affaires des emplois fictifs du RPR. Pour cette première affaire, il a été entendu par les juges en tant que témoin assisté. Convoqué pour une seconde audition le 21 novembre 2007, Jacques Chirac se voit notifier sa mise en examen par la juge Xavière Simeoni du pôle financier du tribunal de Paris dans le cadre de l'affaire des chargés de mission de la ville de Paris employés au cabinet de celui qui était alors maire de la ville238.

 

Le 30 octobre 2009, Jacques Chirac est renvoyé devant le tribunal correctionnel par la juge Xavière Simeoni, dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Chirac sera jugé pour abus de confiance et détournement de fonds, mais bénéficie en revanche d'un non-lieu pour le chef de faux en écriture publique (qui lui aurait valu la Cour d'assises). Qualifié de « concepteur », « auteur » et « bénéficiaire » du « système » par l'ordonnance de 125 pages239, il se déclare « serein » quant à l'issue de ce procès240.

 

Le 18 décembre 2009, dans un second volet de l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, Jacques Chirac est à nouveau mis en examen par le juge de Nanterre, Jacques Gazeaux241.

 

Après avoir été reporté en raison d'une question prioritaire de constitutionnalité, son procès se déroule du 5 au 23 septembre 2011, en l'absence du prévenu pour raisons de santé (d'après un rapport médical, Jacques Chirac souffre de troubles neurologiques « sévères » et « irréversibles ») et de la victime de l'infraction, la mairie de Paris (Bertrand Delanoë a retiré son avocat à la suite d'un accord financier avec l'UMP et Jacques Chirac)242. Le 15 décembre 2011, alors que le parquet avait requis la relaxe, le tribunal correctionnel de Paris condamne Jacques Chirac dans les deux volets de l'affaire (Paris et Nanterre), à deux ans d’emprisonnement avec sursis pour « détournement de fonds publics », « abus de confiance », « prise illégale d'intérêts » et « délit d'ingérence »243,244. Pour le tribunal, il est « l'initiateur et l'auteur principal des délits » et « a manqué à l'obligation de probité qui pèse sur les responsables publics, au mépris de l'intérêt public des Parisiens »243,245. C'est la première fois qu'un ancien président de la République française est condamné par la justice243. Jacques Chirac décide de ne pas interjeter appel de cette décision, mais « conteste catégoriquement ce jugement »246.

 

Affaire du compte japonais

 

 

Un document interne de la DGSE de 1996 fait état de l'existence d'un compte bancaire de Jacques Chirac au Japon, pays dans lequel il aime se rendre, crédité de « 300 millions de francs » en 1996. Cette note est envoyée par le chef de poste de la DGSE à Tokyo au siège des services à Paris le 11 novembre 1996. Elle fut rendue publique dans le livre Machinations des journalistes Laurent Valdiguié et Karl Laske (Denoëlnovembre 2006).

 

En 2001Gilbert Flam, magistrat détaché à la DGSE, a ouvert une enquête au Japon pour vérifier des soupçons d'existence de comptes bancaires appartenant à Jacques Chirac à la Tokyo Sowa Bank et les liens pouvant exister entre Jacques Chirac et l'ancien banquier Shōichi Osada. Après la réélection de Jacques Chirac, en 2002, Gilbert Flam a été limogé.

 

Le 19 avril 2006, dans Le Canard enchaînéNicolas Beau affirme qu'un classeur au nom de Gilbert Flam sur « d'hypothétiques comptes bancaires de Chirac au Japon », a été saisi chez le général Philippe Rondot. En 2001, le général Rondot avait mené une enquête interne sur les services secrets pour savoir s'ils avaient enquêté sur Jacques Chirac, à la demande de ce dernier. Interrogé par les juges le 28 mars 2006, le général Rondot a confirmé dans un premier temps l'existence d'un compte Chirac, avant de revenir sur ses déclarations.

 

Selon le Canard enchaîné du 23 mai 2007, de nouveaux documents saisis chez le général Rondot accréditeraient l'existence du compte bancaire en question. Le parquet de Paris aurait tenu une réunion le 21 mai 2007 pour examiner les conséquences possibles de ces éléments nouveaux247,248,249. Une vérification des autorités bancaires, effectuée à la demande de l'ancien président français, à l'automne 2007, a cependant montré l'absence de compte au nom de Jacques Chirac à la TSB250. Aucune instruction judiciaire ne sera ouverte en vue d'une mise en examen et plusieurs journalistes d'investigation (Pierre Péan251, Karl Laske et Laurent Valdiguié252Gérard Davet et Fabrice Lhomme253) ont conclu que cette affaire n'était qu'une rumeur sans fondement.

 

Affaire Borrel

 

Article détaillé : Affaire Borrel.

 

Depuis 2004, les autorités djiboutiennes souhaitent se voir reconnues compétentes pour mener l'enquête sur l'assassinat du juge Borrel survenu à Djibouti le 18 octobre 1995 (l'instruction sur l'assassinat de Bernard Borrel est encore en cours, actuellement dirigée par le juge Sophie Clément du tribunal de Paris). Or, le 29 janvier 2005, le ministère des affaires étrangères français assure publiquement, par communiqué de presse, qu'une copie du dossier d'instruction français relatif au décès de Bernard Borrel serait « prochainement transmise à la justice djiboutienne », qui en avait fait la demande. Cette communication est intervenue dix jours avant que la juge Sophie Clément ne soit officiellement saisie de cette demande d'entraide judiciaire. La juge refusera le 8 février 2005 la transmission, estimant notamment que la demande de Djibouti avait « pour unique but de prendre connaissance […] de pièces mettant en cause le procureur de la République de Djibouti ».

 

Le comportement d'Hervé Ladsous, alors porte-parole du quai d'Orsay, s'analyse, selon Élisabeth Borrel, en une pression sur la juge Clément254. Elle dépose alors une plainte avec constitution de partie civile, et une enquête est confiée aux juges Fabienne Pous et Michèle Ganascia le 2 mars 2006 (instruction toujours en cours)255.

 

Jacques Chirac et la présidence de la République seraient mêlés à ces pressions sur la justice. D'après des documents saisis au quai d'Orsay et à la Chancellerie, et cités par le journal Le Monde256, l'idée de saisir la Cour internationale de justice contre la France pour contourner la juge d'instruction Sophie Clément et avoir accès au dossier a été suggérée par Jacques Chirac au président djiboutien.

 

Autres

 

Après l’élection de Jacques Chirac à la mairie de Paris, son chauffeur personnel, Jean-Claude Laumond, interrogé sur les fonds spéciaux du gouvernement, indique avoir déposé à l’hôtel de ville de Paris un coffre rempli de billets de 500 francs en provenance de l’hôtel de Matignon257.

 

En octobre et novembre 2009, Charles Pasqua puis Arcadi Gaydamak affirment que Jacques Chirac et Dominique de Villepinsecrétaire général de l'Élysée sous sa présidence, ont participé aux ventes d'armes à l'Angola258,259.

 

D'après Ajay Sooklal, ancien avocat de la compagnie française d’armement Thales, Jacques Chirac a fait pression en 2004 sur les autorités sud-africaines afin que le groupe ne soit pas poursuivi pour corruption260.

 

Budget de la présidence

 

Le budget de la présidence de la République a été multiplié par neuf entre 1995 et 2007. Les services de l'Élysée justifient cette augmentation par la disparition en 2001 des fonds spéciaux qui alimentaient largement le fonctionnement de la présidence et par le fait que les réformes budgétaires de l'État ont conduit à faire assumer par le budget de fonctionnement de l'Élysée des crédits importants, notamment de rémunération du personnel de l'Élysée, qui étaient auparavant répartis entre les ministères concernés selon la procédure de la mise à disposition. Selon le député René Dosière, spécialiste de la gestion des finances publiques, le budget de l'Élysée, qui n'est soumis à aucun contrôle (ce n'est plus le cas depuis 2009), est en réalité trois fois supérieur aux 31,8 millions d'euros évoqués en 2007261,262.

 

Budget de la présidence263
AnnéePrésidentMontant
(millions d'euros)
1960 Charles de Gaulle 2,35
1974 Georges Pompidou 2,53
1981 François Mitterrand 3,03
1994 François Mitterrand 3,31
1997 Jacques Chirac 7,78
1998 Jacques Chirac 13,73
2001 Jacques Chirac 21,2
2003 Jacques Chirac 30,9
2005 Jacques Chirac 31,9
2007 Jacques Chirac 31,8

 

Critiques

 

Portrait de Jacques Chirac peint par Donald Sheridan.

 

Bilan contrasté

 

Si Jacques Chirac s'est revendiqué gaulliste, il est aussi passé par diverses phases comme le « travaillisme à la française » ou le « libéralisme à la française ». Beaucoup de commentateurs politiques ont estimé que sa véritable sensibilité politique s'est progressivement révélée être plus proche du radical-socialisme d'antan264 et, qu'au fond, son véritable maître à penser aurait pu être le « bon docteur » Henri Queuille, comme lui figure emblématique de la Corrèze, qui estimait qu'« il n'est pas de problème dont une absence de solutions ne finisse par venir à bout »265.

 

La carrière politique de Jacques Chirac, d'une durée de plus de quarante ans, restera indéniablement comme l'une des plus importantes de la Cinquième République. Mais, avec son départ de l'Élysée, c'est aussi une page qui se tourne, et sans doute la fin d'une certaine manière de faire de la politique, « à l'ancienne »l.

 

D'une manière générale, les analystes dressent un bilan globalement négatif de sa carrière et soulignent son inconstance, son caractère de « girouette » ou de « caméléon », celui d'un « éternel opportuniste », « sa propension effarante aux beaux discours non suivis d'effets et aux grands engagements jamais tenus », son absence de scrupules, l'importance des corruptions couvertes par une immunité ad hoc, l'échec de ses courtes tentatives de réformes économiques dans une époque où l'influence de la France s'est amoindrie266,165.

 

Satire médiatique

 

 

Décorations et reconnaissances

 

Décorations françaises

 

Ses principales décorations sont267 :

 

 

Décorations étrangères

 

Armoiries en tant que chevalier de l'ordre du Séraphin.

 

 

  • En 2013, il reçoit le prix de l'ONG Humanity in action, saluant son action pour la reconnaissance, en 1995, de la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs pendant l'Occupation allemande. Sa fille, Claude Chirac, l'a représenté lors de la cérémonie qui avait lieu à New York278.

 

Grade

 

Colonel de réserve de l'Armée de terre (Arme blindée et cavalerie), le 1er octobre 1992279.

 

Postérité

 

Passionné par les arts premiers, Jacques Chirac est à l'origine de la création à Paris du Musée du Quai Branly, qu'il inaugure en 2006, dont les collections sont centrées autour des arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques. Certains voient là son véritable testament politique[réf. nécessaire].

 

Pour les 10 ans du musée, une exposition lui est consacrée, Jacques Chirac ou le dialogue des cultures280, et, le 21 juin 2016, le musée prend le nom de Musée du quai Branly-Jacques Chirac281.

 

De son vivant, deux rues sont nommées en son honneur : une rue Jack-Chirac à Ramallah (Palestine) et une rue Jacques-et-Bernadette-Chirac à Brive (Corrèze)282.

 

Dans la culture populaire

 

Cinéma

 

Télévision
  • Dans le Bébête show (1982-1993), de Jean Roucas et de Stéphane Collaro, Jacques Chirac est « Black Jacques », un aigle aux plumes bleues.
  • Les Guignols de l'info parodient régulièrement Jacques Chirac qui est présenté comme un personnage franchouillard et débonnaire, suffisamment sympathique dans son genre pour qu'on ait dit que c'est aux Guignols de l'info que Jacques Chirac doit son succès contre Édouard Balladur en 1995 (mais pas en 2002 où ces mêmes Guignols le présentent sous le personnage peu flatteur de « Super-Menteur »). Lors d'un entretien en 2009, il qualifie sa marionnette de « sympathique »284.
Article détaillé : Chirac (marionnette).
Bande dessinée
Musique
Jeu vidéo
Autres
  • Postérité vestimentaire et numérique : Jacques Chirac est devenu dans un contexte de nostalgie des années Chirac, une égérie de la mode, dont le portrait est affiché sur des t-shirts et porté par de nombreuses jeunes personnes telles que les hipster286. Sa manière d'être et ses postures inspirent une forme de « coolitude » qui devient un phénomène sur internet287,288,289,290.

Synthèse du parcours politique

Chronologie politique
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Mandats électifs
Conseiller municipal et maire
Conseiller général
  • 1968 - 1970 : membre du conseil général de la Corrèze
  • 1970 - 1976 : membre et président du conseil général de la Corrèze
  • 1976 - 1979 : membre et président du conseil général de la Corrèze
  • 1979 - 1982 : membre du conseil général de la Corrèze
Député
  • 1967 : député, élu dans la 3e circonscription de la Corrèze
  • 1968 : député, élu dans la 3e circonscription de la Corrèze
  • 1973 : député, élu dans la 3e circonscription de la Corrèze
  • 1976 - 1981 : député, élu dans la 3e circonscription de la Corrèze
  • 1981 - 1986 : député, élu dans la 3e circonscription de la Corrèze
  • 1986 : député, élu dans le département de la Corrèze
  • 1988 - 1995 : député, élu dans la 3e circonscription de la Corrèze
Député européen
Président de la République
Fonctions gouvernementales
Secrétaire d'État
Secrétaire d'État aux Affaires sociales, chargé des Problèmes de l'emploi du gouvernement Georges Pompidou (4) (du 6 avril 1967 au 31 mai 1968)
Secrétaire d'État à l'Économie et aux Finances du gouvernement Georges Pompidou (4) (du 31 mai au 10 juillet 1968)
Secrétaire d'État à l'Économie et aux Finances du gouvernement Maurice Couve de Murville (du 12 juillet 1968 au 20 juin 1969)
Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances du gouvernement Jacques Chaban-Delmas (du 22 juin 1969 au 7 janvier 1971)
Ministre délégué
Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement du gouvernement Jacques Chaban-Delmas (du 7 janvier 1971 au 6 juillet 1972)
Ministre
Ministre de l'Agriculture et du Développement rural du gouvernement Pierre Messmer (1) (du 6 juillet 1972 au 2 avril 1973)
Ministre de l'Agriculture et du Développement rural du gouvernement Pierre Messmer (2) (du 5 avril 1973 au 27 février 1974)
Ministre de l'Intérieur du gouvernement Pierre Messmer (3) (du 27 février au 27 mai 1974)
Premier ministre
Premier ministre du 27 mai 1974 au 25 août 1976
Premier ministre du 20 mars 1986 au 11 mai 1988

Passions

Il est passionné par le sumo et la culture japonaise292.

Ouvrages

Inédit
Préfaces
  • Recherches en productions animales : 1969-1972, Paris, Institut national de la recherche agronomique, 1973 (notice BnF no FRBNF35389254)
  • Pierre-Bernard Cousté et François Visine (de)Pompidou et l'Europe, Paris, Librairies techniques, 1974, 207 p. (notice BnF no FRBNF34566078)
  • L'Enjeu, Paris, Presses pocket, coll. « Presses pocket » (no 1 238), 1975, 251 p. (notice BnF no FRBNF34549492)
  • Rassemblement pour la République (ill. Dominique Nourry), Verviers, Marabout, coll. « Flash actualité Marabout », 1977, 126 p. (notice BnF no FRBNF34593101)
  • Pierre Emmanuel, Culture, noblesse du monde : histoire d'une politique, Paris, Stock, 1980, 177 p. (ISBN 2-234-01339-9, notice BnF no FRBNF36601359)
  • Hommage à l'architecture parisienne du xxe siècle : Paris, Grand Palais, novembre 1981, Paris, Société du salon d'automne, 1981, 191 p. (notice BnFno FRBNF34740744)
  • Livre du centenaire de la reconstruction de l'hôtel de ville : 1882-1982, Paris, ville de Paris, 1982, 230 p. (ISBN 2-7299-0044-6, notice BnF no FRBNF34741852)
  • Thierry MaulnierGilbert Prouteau, vingt poètes de Paris et Paul ValéryLe monde a pris le large à partir de Paris, Paris, France-Empire, 1982, 180 + 24 p.(ISBN 2-7048-0060-X, notice BnF no FRBNF34724286)
  • Michel Guillou, Pour un dialogue Nord-Sud : s'associer en libertés, Paris, Albatros, coll. « Club 89 », 1984, 252 p. (notice BnF no FRBNF34780765)
  • Philippe AubergerL'Allergie fiscale, Paris, Calmann-Lévy, coll. « Questions d'actualité », 1984, 244 p. (ISBN 2-7021-1340-0, notice BnF no FRBNF34770352)
  • Les Courtiers jurés piqueurs de vins dans l'histoire de Paris, Paris, Compagnie des courtiers jurés piqueurs de vins de Paris, 1985 (notice BnF no FRBNF36619066)
    Non paginé
  • Regards sur le Maroc : actualité de Robert Montagne, Paris, Centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes, coll. « Publications du CHEAM » (no 9), 1986, 239 p. (ISBN 2-903182-18-3, notice BnF no FRBNF36623282)
  • Paris, 1789-1989, Paris, Christian, 1988, 173 p. (ISBN 2-86496-042-7, notice BnF no FRBNF38980790)
  • Albert BabeauParis en 1789, Paris, Bonneton, 1989, 536 p. (notice BnF no FRBNF41605429)
  • Jean Dutourd (ill. Michel Duvoisin), Paris, Rosny-sous-Bois, Micha, 1989, 48 p. (ISBN 2-9503822-0-7, notice BnF no FRBNF35053899)
  • Habib BoularèsMontmartre, Sidi Bou Saïd : deux collines, deux villages : photographies et échanges interculturels, Paris, Association interculturelle de production, de diffusion et de documentation audiovisuelles, 1990, 77 p. (ISBN 2-907226-04-5, notice BnF no FRBNF35095322)
  • La Santé des Parisiens : bilan de santé d'une capitale, Paris, Albin Michel, 1993, 349 p. (ISBN 2-226-06462-1, notice BnF no FRBNF35583295)
  • Le Mécénat du duc d'Orléans : 1830-1842, Paris, délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1993, 176 p. (ISBN 2-905118-45-8, notice BnF no FRBNF35562796)
  • Marie de Thézy et Thomas Michael Gunther, Images de la Libération de Paris, Paris, Paris Musées, 1994, 159 p. (ISBN 2-87900-177-3, notice BnF no FRBNF37213456)
  • Le Paris des Polytechniciens : des ingénieurs dans la ville, 1794-1994, Paris, délégation à l'action artistique de la ville de Paris, coll. « Paris et son patrimoine », 1994, 299 p. (ISBN 2-905118-48-2, notice BnF no FRBNF36149856)
  • Régine de Plinval de Guillebon, Faïence et Porcelaine de Paris : XVIII-XIXe siècles, Dijon, Faton, 1995, 475 p. (ISBN 2-87844-022-6, notice BnF no FRBNF35845478)
  • Serge VinçonReprendre espoir, Paris, Royer, coll. « Opinions », 1995, 182 p. (ISBN 2-908670-26-7, notice BnF no FRBNF35855055)
  • L'Ordre de la Légion d'honneur : à l'aube du 3e millénaire, Panazol, Lavauzelle, 1996, 115 p. (ISBN 2-7025-0388-8, notice BnF no FRBNF35829488)
  • Louis Muron (ill. Christiane Paris), Le Président de la République, Paris-Hemma, Nouvelle arche de Noé-Hemma, coll. « Raconte-moi » (no 9), 1997, 40 p.(ISBN 2-80065-538-0, notice BnF no FRBNF36190247)
  • Jusqu'au bout de la Résistance (ill. Dominique Beccaria), Paris, France Loisirs, 1997, 377 p. (ISBN 2-7441-1317-4, notice BnF no FRBNF36197332)
  • Pierre Babey (av.-propos Pierre Richard), Les Soldats de l'an deux mille, Paris, Association pour le développement et la diffusion de l'information militaire, coll. « Les Armes et les Hommes », 1998, 144 p. (ISBN 2-907341-70-7, notice BnF no FRBNF37026490)
  • Gérard Bieuville et Philippe Gouësmel, Un siècle d'ORSEM : les officiers de réserve du service d'État-major, Panazot, Lavauzelle, 1999, 124 p. (ISBN 2-7025-0452-3, notice BnF no FRBNF38948421)
  • Xavier Beguin-BillecocqLes Sept Dynasties souveraines des Émirats arabes unis, Paris, chez l'auteur, coll. « Relations internationales et culture », 2000, 86 p.(ISBN 2-9505663-5-9, notice BnF no FRBNF37644745)
  • coll., Regards sur le parlement : mélanges offerts à Bruno Bourg-Broc : 17 janvier 1982-17 janvier 2002, Langres, Guéniot, 2002, 271 p. (ISBN 2-87825-239-X, noticeBnF no FRBNF38930815)
  • Béatrice HouchardPour en finir avec l'hécatombe routière, Paris, fondation Robert-Schuman, coll. « Notes de la fondation Robert-Schuman » (no 17), 2003, 87 p.(notice BnF no FRBNF39028961)
  • Israel Gutman (dir.), Sara Bender et Lucien Lazare, Le Dictionnaire des Justes de France : titres décernés de 1962 à 1999, Jérusalem-Paris, Yad Vashem-Fayard, 2003, 596 p. (ISBN 2-213-61435-0, notice BnF no FRBNF38960348)
  • Christian Buchet, Une autre histoire des océans et de l'homme, Paris, Robert Laffont, 2004, 219 p. (ISBN 2-221-09982-6, notice BnF no FRBNF39189620)
  • Bruno Comby (ill. Mœbius), L'Éloge de la sieste, Paris, TNR, 2004, 246 p. (ISBN 2-914190-04-2, notice BnF no FRBNF39172006)
  • Pierre Ceyrac, Mes racines sont dans le ciel, Paris, Presses de la Renaissance, 2004, 135 p. (ISBN 2-85616-916-3, notice BnF no FRBNF39294016)
  • François Pédron (photogr. Jacques Bravo), L'Institution nationale des Invalides : hymne à la vie, Paris, L'Esprit de tous les combats, 2005, 183 p. (ISBN 2-9525428-0-5, notice BnF no FRBNF40117399)
  • Rémy Porte, Alexis Neviaski (dir.) et al.La Marque du courage : croix de guerre, valeur militaire, Paris, Little big man-Service historique de la défense, 2005, 189 p.(ISBN 2-915347-35-2, notice BnF no FRBNF40171210)
  • Jean-Pierre Turbergue (dir.) et al.Les 300 Jours de Verdun, Triel-sur-Seine, Italiques, 2006, 550 p. (ISBN 2-910536-66-1, notice BnF no FRBNF40224218)
  • Haïm KorsiaÊtre juif et Français : Jacob Kaplan, le rabbin de la République, Paris, Privé, 2006, 414 + 16 p. (ISBN 2-35076-023-5, notice BnF no FRBNF40224377)
  • Mansour KamardineDiscours de la République pour Mayotte, Chevagny-sur-Guye, Orphie, coll. « Essais et Documents », 2007, 463 p. (ISBN 978-2-87763-380-2, notice BnF no FRBNF43722231)
  • Raoni et Jean-Pierre Dutilleux, Raoni, mémoires d'un chef indien, Monaco-Paris, Le Rocher, coll. « Biographie », 2010, 263 + 16 p. (ISBN 978-2-268-06885-5, notice BnFno FRBNF42203136)
  • Denis Durand de Bousingen, Histoire de la médecine et des secours routiers : des hommes, des techniques, des combats, Paris, Heures de France, 2010, 142 + 16 p. (ISBN 978-2-85385-315-6, notice BnF no FRBNF42337400)
  • Hervé Dubourjal et Jean-Marie Quéméner, Le Congo, un rêve d'avenir, Paris, Encre d'Orient, 2010, 188 p. (ISBN 978-2-36243-004-6, notice BnF no FRBNF42569754)
  • Abdoulaye Harissou (préf. avec Abdou Diouf), La Terre, un droit humain : micropropriété, paix sociale et développement, Paris, Dunod, 2011, XII + 191 p.(ISBN 978-2-10-056330-2, notice BnF no FRBNF42466708)
  • Zacharie Mass (av.-propos Gabrielle Mass), Passeport pour Auschwitz : correspondance d'un médecin du camp de Drancy, Paris, Le Manuscrit-Fondation pour la mémoire de la Shoah, coll. « Témoignages de la Shoah », 2012, 409 p. (ISBN 978-2-304-03926-9, notice BnF no FRBNF43625449)
  • Simone Ulrich, Maurice Ulrich : témoin et acteur de l'histoire de 1945 à 2007, Chaintreaux, France-Empire, 2015, 526 + 48 p. (ISBN 978-2-7048-1325-4,SUDOC 921235800)
Postfaces

Notes et références

Notes
  1.  Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
  2.  Selon le journal intime d'une des amies de Marie-Louise Chirac, elle ne pouvait plus avoir d'enfant, à la suite d'une septicémie contractée après le décès de sa fille aînée, Jacqueline. « Ma mère avait été traumatisée, raconte Jacques Chirac. Je n'ai jamais bien compris si elle ne pouvait plus avoir d'enfant ou bien si mes parents ne voulaient plus en avoir à la suite de cette affaire »cf. Thomas Lavielle, Jean-Robert Jouanny, À la recherche de Jacques Chirac, Buchet-Chastel, 2009, p. 217.
  3.  Ce soutien s'explique sans doute par la volonté de Charles Spinasse de faire oublier son pétainisme de 1940 et de soutenir le premier gaulliste qui ne le boude pas. Il faut aussi compter avec la haine fratricide qui oppose socialistes et communistes dans ce département depuis les années 1920
  4.  En 1972, Le Canard enchaîné révèle que le château qu'il avait acquis devait être restauré ; les dispositions fiscales en vigueur lui permirent de déduire de ses revenus la totalité des travaux qu'il fit effectuer à ses frais. Il ne paya pas d'impôts pendant deux ans de façon légale.
  5.  Le statut de 1975 a supprimé les vingt maires d'arrondissement. Pour les élections municipales, le scrutin a lieu dans le cadre de 18 secteurs de vote : les 1er et 4e arrondissements forment le 1er secteur, les 2e et 3e arrondissements le second, et chacun des 16 autres forment un secteur à part entière
  6.  Pour Charles Pasqua, Le Pen était un potache attardé mais il ne le voyait pas s'entêter dans une opposition systématique. « Je ne comprenais pas qu'il voulait juste des députés et le fric qui vient avec ». Interview de Charles Pasqua à Franz-Olivier Giesbert le 10 juin 2003, La Tragédie du Président.
  7.  Franz-Olivier Giesbert affirme dans La Tragédie du Président, 2006, p. 39, que cette fois-ci, Chirac a pris sa décision et fait preuve d'une « inflexible intransigeance » à la grande stupéfaction de Jean-Marie Le Pen ; opposant une fin de non recevoir, Chirac aurait demandé au chef du parti d'extrême droite de ne pas lancer le moindre appel en sa faveur. Franz-Olivier Giesbert donne là une version différente d'Éric Zemmour selon lequel, dans L'Homme qui ne s'aimait pas (Éditions Balland, 2002), Jacques Chirac aurait « supplié » Jean-Marie Le Pen de le soutenir.
  8.  Lors d'un entretien avec l'auteur le 14 octobre 2005, Jean-Marie Le Pen déclare à Franz-Olivier Giesbert : « Toute cette histoire est étrange. Alors que je ne lui avais rien demandé, il est venu me signifier une fin de non-recevoir […]. Il a tout de suite fermé la discussion en affirmant qu'il n'y avait pas d'accords possibles entre nous. Avec le temps, j'ai acquis la conviction qu'il est venu à ce rendez-vous pour s'assurer que je ne ferais pas voter pour lui. Ou si j'en avais l'intention de me dissuader. »
  9.  Dans chaque pas doit être un but « Mais cette réforme n'a qu'un but, en réalité, dans l'esprit de François Mitterrand : institutionnaliser l'extrême droite, lui permettre d'acquérir suffisamment de poids de manière à gêner l'opposition. Ce qui revient à faire la promotion du racisme et de la xénophobie à des fins strictement électorales. Instrumentalisé contre nous par le chef de l'État, le Front national est, au demeurant, l'une des résultantes directes de la politique suivie depuis 1981. »
  10.  Dans Chirac, le vieux lionJean-François Probst déclare : « Paradoxalement à cause de Le Pen et des facéties de la gauche, Chirac était élu à 82%, j'ai un espoir je me dis alors demain Chirac va pour la première fois devenir un gaulliste et il va faire un gouvernement de large union. Eh bien non, rebelote comme en 95, un gouvernement de large fermeture. »
  11.  Ainsi, Charles Pasqua, François Bayrou et Alain Madelin, cités par Éric Zemmour in L'Homme qui ne s'aimait pas (Éditions Balland, 2002, pages 220 et 221), expliquent-ils, en des termes fleuris et anecdotes à l'appui, le désintérêt de Jacques Chirac pour les questions programmatiques. Dans le même ouvrage, à la page 33, Olivier Guichard, l'un des « barons du gaullisme » a, quant à lui, ce jugement définitif : « Chirac n'a vraiment pas de conviction. Il ne croit en rien. »
  12.  Analyse que l'on retrouve chez la plupart des commentateurs à propos du bilan de Jacques Chirac. Notamment : Jean-Marie Colombani (Le Monde), Claude Imbert (Le Point), Jacques Julliard (Le Nouvel Observateur), Christophe Barbier (L'Express), Catherine Nay (Europe 1), Alain Duhamel (RTL), etc.
Références
  1.  Généanet.org/onomastique [archive].
  2.  Jean-Louis DebréLe monde selon Chirac: Convictions, réflexions, traits d'humour et portraits, Tallandier, 12 mars 2015 (ASIN B01A74EYQ4lire en ligne [archive])
  3.  Bertrand Meyer-Stabley« Les Chirac: Une famille dans l'histoire » [archive], Frédérique PATAT
  4.  Site officiel de la ville [archive], Rayol Canadel
  5.  Henri Deligny, Chirac ou la fringale du pouvoirdrditeur=A. Moreau, 1977, p. 27.
  6.  « Anciens élèves | Hattemer » [archive], sur hattemer.fr (consulté le 6 janvier 2018)
  7.  Jacques Chirac et Jean-Luc Barré, Chaque pas doit être un but : Mémoires, Pocket, 2009 (ISBN 978-2-266-20022-6), page 17
  8. ↑ Aller à :a et b « Jacques Chirac, sabre au clair » [archive], L'Humanité, 8 mai 1995
  9.  Catherine Clessis, Bernard Prévost, Patrick Wajsman, Jacques Chirac ou La République des "cadets", Presses de la Cité, 1972, p. 36.
  10.  France 312 novembre 1993
  11.  Michel Feltin-palasLe roman des Chirac, Paris, Michel Lafon, 2017(ISBN 9782749932354lire en ligne [archive])p. 20
  12.  Jacques Chirac et Jean-Luc BarréChaque pas doit être un but : Mémoirest. 1, Paris, Robert Laffont, 2011 (ISBN 9782841114672lire en ligne [archive])p. 38
  13.  (en) Alan AllportJacques Chirac, New-York, Chelsea House Publishers, coll. « Modern World Leaders », 2007 (ISBN 9781438104706lire en ligne [archive])p. 32
  14.  Catherine Clessis, Bernard Prévost, Patrick Wajsman, Jacques Chirac ou La République des "cadets", Presses de la Cité, 1972, p. 38.
  15.  Philippe ValodeLes premières dames de la Ve République, L'Archipel, 2010(ISBN 9782809804027)p. 137
  16.  https://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/france/9626060/French-leaders-featured-in-extramarital-affair-website-billboard-campaign.html [archive]
  17.  https://www.independent.co.uk/news/world/europe/first-lady-tells-of-chiracs-infidelity-9146029.html [archive]
  18.  https://www.theatlantic.com/international/archive/2014/01/the-hollande-affair-and-the-end-of-presidential-privacy-in-france/283088/ [archive]
  19.  https://www.elle.fr/People/La-vie-des-people/News/Jacques-Chirac-toutes-les-femmes-de-sa-vie#GettyImages-952422700 [archive]
  20.  Pierre Péan, l'Inconnu de l'Élysée
  21.  Présentation de J. SICARD, Les Chasseurs d'Afrique, préfacé par Jacques Chirac, par N. BLANDIN in La République des Lettres, 01/05/1999 [archive]
  22.  R. BACQUÉ, F. BEAUGÉ, « Chirac l'Algérien », Le Monde, 01/03/2003, in Algeria-Watch [archive]
  23.  Joseph Valynseele et Denis Grando (préf. Jean Guittonill. Philippe Lemelletier), À la découverte de leurs racinesvol. 1 : Généalogie de 85 célébrités, Paris, L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, 1988, 221 p., 21 x 30 cm (ISBN 2-901065-03-1, notice BnFno FRBNF34932878)p. 75.
    Le tableau montrant les trois générations d'ancêtres les plus proches de Jacques Chirac donné Sainte-Féréole comme 1°) lieu de naissance, de mariage et de décès des grands parents maternels (Jean Mouly et Anne Lacour) de sa mère Marie-Louise Valette, 2°) lieu de naissance, de mariage et de décès de sa grand-mère maternelle Victorine Mouly, 3°) lieu de mariage et de décès de son grand-père maternel Joseph Valette, et enfin 4°) lieu de décès de son père François Chirac, marié à Marie-Louise Valette, fille et petite-fille des précédents.
  24.  Témoignage d'Olivier Philip pour l'Association Georges Pompidou : « Les législatives de 1967 : l'opération des Jeunes Loups » [archive]
  25.  Pierre Tafani, Les clientèles politiques en France, Éditions du Rocher, 2003, 342 p.(ISBN 9782268045603)p. 204.
  26.  18 522 voix contre 17 985 pour son adversaire
  27.  Jean-Pierre Rioux, « La saga corrézienne », revue L'Histoireno 313, octobre 2006p. 54-57.
  28.  Notice no PA00099885 [archive]base Mériméeministère français de la Culture.
  29.  « Salon de l'agriculture : ces présidents qui ont marqué l'événement » [archive], sur Le Figaro, 26 février 2016
  30.  « La vraie star, c'est Jacques Chirac » [archive], sur Paris-Match, 20 février 2015
  31.  « Élevage de montagne : prenons date ! »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  32.  C. BROGGIO, « La politique de la montagne en France », CAIRN, Hérodote, 2002 [archive]
  33.  M. BACKMANN, « Les Raisins de la colère », L'Unité, 16/11/1973 [archive]
  34.  Cahiers secrets de la Ve Républiquep. 614, Michele Cotta, Fayard, 2007.
  35. ↑ Aller à :a et b « GRAPHIQUE DE L'INFLATION EN FRANCE DEPUIS 1901 » [archive], sur inflation.free.fr
  36.  « Biographie de Jean-Pierre Fourcade sur le site du MINEFE » [archive]
  37.  G. DUMAS, M. ROCARD, La dérive de l'économie française, Éditions L'Harmattan, Paris, 2003, p. 93, ( [archive]ISBN 978-2-7475-5474-9)
  38.  J. DENIS-LEMPEREUR, « Si l'Irak a la bombe c'est grâce à la France », Sciences & Vie no 882, 03/1991, in Atomics archives [archive]
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  55.  « La chanson Jacques Chirac maintenant »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  56.  Le pouvoir et la vie', Tome III, 2006
  57.  Jacques Chirac, le jeune loup
  58.  « VIDEO. "13h15". Edith Cresson confirme le dîner secret Chirac-Mitterrand qui s'est tenu chez elle en 1980 » [archive], sur France Info, 17 juillet 2017
  59.  « "En 1981, j'ai voté Mitterrand sur ordre du RPR" » [archive], sur Paris-Match, 28 avril 2015
  60.  « Entre Chirac et Giscard, une inimitié de 30 ans… » [archive], sur Le Parisien, 5 novembre 2009
  61.  Sans rancune et sans retenue, première partie de l'entretien entre Valéry Giscard d'Estaing et Frédéric Mitterrand.
  62.  Dominique FrémyOp. cit., 1987, p. 628-629, (ISBN 978-2-221-05360-7).
  63.  5-15 octobre 1982. France. Visite privée du dalaï-lama [archive], universalis.fr
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  66.  Dominique FrémyOp. Cit., 1987, p. 630-631
  67.  Charles Sapin, « Des tentatives d'ouverture plus ou moins heureuses » [archive]Le Figaro, samedi 2 / dimanche 3 juin 2018, p. 4.
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  70.  Il est le troisième invité de cette émission politique, après le ministre des Finances socialiste Jacques Delors et le secrétaire national communiste Georges Marchais, et le dernier avant les législatives de 1986. Source : INA
  71.  (en) Fondation de l'Union démocrate internationale [archive]
  72.  Rodolphe Ghiglione, Marcel Bromberg, Discours politique et télévision : la vérité de l'heure, Presses universitaires de France, 1998, p. 4.
  73.  Dominique FrémyOp. Cit., 1987, p. 580-581, 629
  74.  histoire politique de la France depuis 1945 de JJ Becker, Armand Collin, 2000
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  76.  histoire politique de la France depuis 1945 de JJ Becker, Armand Collin, 207 p. 2000p. 175
  77.  [doc] J. CHIRAC, « Discours de politique générale », 09/04/1986, Archives du Premier ministre [archive]
  78.  « 20 Heures d'Antenne 2 » [archive], sur YouTube / INA, 17 octobre 1986
  79.  « Quid.fr »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  80.  « L’évolution du chômage en France au cours des 40 dernières années », La Documentation française [archive]
  81.  « L'ÉVOLUTION DE LA DETTE PUBLIQUE EN FRANCE ENTRE 1980 ET 1997 Les leçons d'une dérive » [archive], sur www.senat.fr
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