Alain Roullier, qu’est-ce que le nationalisme Niçois ?

 

Il s’agit d’un sujet dont on débat beaucoup actuellement du fait que de très nombreux  Niçois, lassés de se faire tondre et insulter veulent reprendre le pouvoir chez eux pour mettre enfin de l’ordre dans la ville et préparer l’avenir de leurs enfants. Littéralement, le nationalisme est une doctrine politique revendiquant la primauté de la nation. Nice s’est proclamée municipe libre en 1108, elle a nommé ses magistrats, s’est gouvernée elle-même, et passé des alliances avec d’autres villes libres comme Gênes et Pise ; à plusieurs reprises dans l’histoire elle a été indépendante. Elle a donc été une Ville-Etat, comme beaucoup de cités d’Europe. En 1388, Nice et le pays de Nice ont volontairement signé l’acte de dédition à la Savoie, ils l’ont fait librement et sous certaines conditions qui garantissaient leurs franchises et libertés ce qui prouve que les Niçois avaient le droit de choisir leur destin. 

Le nationalisme Niçois est donc la revendication de l’existence de la nation niçoise, du Pays de Nice, qui fut une entité politique, sociale et culturelle libre, et qui en attendant de le redevenir dans le cadre européen, demeure une entité morale légitime et incontestable.

Le nationalisme Niçois fait grincer certaines dents…

Oui bien sûr, celles des ultra nationalistes français installés chez nous et qui ne sont Niçois qu’administrativement… Ces gens nous reprochent de demeurer niçois, de le revendiquer, et plus encore d’exiger des droits que leurs ancêtres nous ont confisqués ; en sommes ils sont persuadés d’être ici chez eux et ne veulent pas abandonner des avantages frauduleusement acquis jadis par la force. .

Ils prétendent nous mettre au pas et au garde à vous devant les « valeurs françaises » et nient la nation et la société niçoise au nom de « l’indivisibilité de la république » qui n’est qu’un mythe inventé pour assurer le pouvoir absolu au jacobinisme parisien. Les Niçois n’ont jamais adhéré à ce mythe, bien au contraire et le 8 février 1871 ils votèrent massivement pour l’indépendance (72,73 %). 

Le pouvoir jacobin fit investir Nice par dix mille fusiliers marins, des canons, et la cavalerie pour leur expliquer comment il concevait la fameuse « indivisibilité de la république » : chez nous, elle est fictive car elle ne repose pas sur une adhésion volontaire mais sur la force. Les choses sont demeurées en l’état et les Niçois ont subi cette situation qui débouche aujourd’hui sur la faillite et la catastrophe. Ces français implantés chez nous, qui n’ont pas su devenir Niçois, prétendent que la renaissance du « nationalisme » Niçois est un repli sur soi même et ils parlent d’intégrisme… Qu’ils regardent plutôt, la poutre qui est dans leurs yeux avant de critiquer la paille qui est dans l’œil du voisin. 

Comment les serviteurs d’une France qui a toujours été impérialiste et colonialiste, osent ils critiquer le sentiment national du peuple niçois qui  été a asservi par la violence et le corruption comme disait très justement Garibaldi ? 

Les ennemis des Niçois, qui soutiennent les partis français, tentent de discréditer le nationalisme Niçois en l’assimilant à l’impérialisme alors que ce n’est que la juste affirmation de notre identité qu’ils ont tenté de faire disparaître et qu’ils nient aujourd’hui alors qu’elle existe depuis vingt-cinq siècles. L’impérialisme et nationalisme sont d’ailleurs deux choses tout à fait différentes.

Quelle est la différence ?

Il est tout à fait légitime que l’on considère son pays, sa nation comme la chose la plus importante, qu’on la place moralement au dessus de tout, surtout quant on lutte pour recouvrer une nationalité confisquée illégalement ; 

pour les niçois authentiques, le nationalisme c’est le rapport personnel et légitime qu’ils ont avec leur terre, avec leurs ancêtres et la société qu’ils ont construite ou à laquelle ils ont adhéré.

 L’impérialisme c’est tout autre chose : c’est la domination politique ou économique d’un état sur d’autres pays. La France a pratiqué un impérialisme forcené en colonisant le cinquième de la planète, dont Nice et la Savoie en 1860. 

Les défenseurs de l’impérialisme français tentent d’inverser les rôles et de faire passer le réveil du nationalisme Niçois, qui n’est que la juste affirmation de notre identité, pour une sorte d’intégrisme et de repli sur soi, c’est un comble !

Comment définissez-vous le nationalisme Niçois ?

Quand je dis que les Niçois doivent placer l’intérêt de Nice au dessus de tout et prendre le pouvoir chez eux afin de s’occuper enfin de leurs affaires, 

c’est simplement la sentiment d’un homme qui aime sa ville et sa terre et qui les préfèrent à toute autre. 

Les grands pays ont toujours dévoyés le nationalisme en le transformant en impérialiste ; en revanche les Suisses sont très nationalistes et ne veulent pas dominer leurs voisins. Les petits et moyens pays comme le Luxembourg, Andorre ou Monaco doivent être nationalistes, c’est à dire affirmer leur identité pour exister et ne pas être la proie des grands mais ils n’ont aucune vocation à l’impérialisme, au surplus ils n’en ont pas les moyens, ce qui est une garantie de mesure et de sagesse.

Aimer son pays plus que toutes choses ne signifie pas que l’on veuille le voir dominer les autres, c’est faire en sorte que les autres le respectent et le traitent d’égal a égal, non en vassal. 

Quand je dis : les Niçois sont maîtres chez eux, certains hypocrites poussent der cris d’orfraie au nom d’une « philosophie » fumeuse inventée au XIXéme pour agiter les masses par une jalousie basique, doctrine qui a conduit des peuples entiers dans le malheur et la totale faillite. On les connaît les « partageux » comme disait Garibaldi, ceux qui soi-disant prônent l’égalité et le partage mais veulent surtout partager le fruit du travail des autres, sans efforts, sans devoirs et sans rien donner eux-mêmes ; 

il y a aussi ceux qui voudraient que les peuples perdent leur âme et leur caractère pour se fondre dans un melting-pot hybride qui permettrait de les transformer en producteurs et consommateurs anonymes, taillables et corvéables à merci. A ceux là je dis : les Niçois demeurerons Niçois envers et contre tout, et j’ajoute qu’ils n’ont de leçon de recevoir de personne d’autant qu’ils ont toujours partagé le pain avec l’étranger qui venait travailler dans leur ville et accueilli nombre d’exilés.

Nice doit elle recevoir les étrangers ?

Prôner le nationalisme Niçois, affirmer l’existence de l’identité niçoise, ne veut pas dire que les Niçois doivent être repliés sur eux mêmes et ne recevoir personne sur leur sol, car nous avons une tradition d’accueil multiséculaire. 

Mais cela signifie que le sol Niçois n’est pas un terrain en friche et abandonné où quiconque peut venir faire ce que bon lui semble ; aujourd’hui certains veulent transformer Nice en une décharge publique, en y déversant pêle-mêle toutes les tares de la société française et cela les Niçois ne le tolérerons pas davantage. 

Si la France en total déclin économique et moral en est réduite à perdre son identité c’est son affaire, 

les Niçois eux, veulent ardemment que Nice demeure niçoiseCeux que nous accueillons chez nous doivent nous respecter et respecter la société et la culture niçoise. 

Si les gens que nous recevons et qui en général viennent faire de l’argent chez nous et profiter de notre climat nous insultent et n’approuvent pas nos mœurs et notre culture, il faut qu’ils partent ;

s’ils veulent modifier notre société à leur gré et y implanter massivement leurs us et coutumes au détriment des nôtres, nous défendrons âprement notre culture contre ce colonialisme, car être accueillant ne signifie pas abandonner son nom pour prendre celui de son invité, ni lui donner les clefs et quitter la maison de famille… 

Depuis 1860 la France a voulu franciser  les Niçois, sans succès, maintenant c’est elle qui perd son identité et se transforme d’une façon pitoyable, ce n’est pas notre affaire, nous, nous demeurons Niçois.  

Nous n’avons pas à changer nos mœurs, nos habitudes et notre société, encore moins nous fondre dans le moule de la déliquescence française qui fait froid dans le dos. 

Aujourd’hui la majorité des Niçois, se réapproprient leur histoire, ils veulent être maîtres de leur destin pour se protéger et assurer l’avenir, il n’y a la aucun impérialisme. 

Ceux qui voient un prétendu danger dans ces dispositions d’esprit on ne peut plus saines et morales, ont forcément quelque chose à se reprocher. Oui, je suis Niçois et je dis très sereinement, sans la moindre ombre dans mon coeur : Nice et les Niçois d’abord. 

Les gens honnêtes, travailleurs et de bon aloi qui viennent chez nous n’ont rien craindre des Niçois, bien au contraire. 

Quel rapports envisagez-vous, avec les « non-Niçois » ?

Ceux que nous avons eu depuis toujours. Le Pays de Nice est une terre de brassage, Nice est une ville portuaire ouverte sur le monde méditerranéen et sur le monde tout court. Nous avons reçu voilà cinq ou six siècles les communautés juives persécutées alors par ceux qui nous critiquent aujourd’hui et nous accusent d’intolérance. L’inquisition n’a jamais pu sévir à Nice,  alors qu’elle a fait des ravages dans les pays soi-disant civilisés et tolérants. De très nombreuses diasporas sont représentées à Nice et elles sont devenues niçoises. 

Ce n’est pas nous qui décidons de qui devient Niçois ou non, ce sont les nouveaux arrivants eux-mêmes.

S’ils se marient à Nice, s’ils ont des enfants à Nice, où simplement s’ils y résident, il suffit qu’ils aiment Nice et notre culture, pour devenir Niçois en peu de temps. 

La sélection se fait d’elle même sans que nous n’ayons à intervenir ni a rejeter quiconque : ceux qui n’aiment pas Nice ni les Niçois sont ici des corps étrangers et ils s’excluent eux-mêmes de la société niçoise ;

nous ne faisons que le constater.

Les Niçois doivent-ils placer Nice au dessus de tout ?

Il n’y a pas si longtemps, un certain pays d’Europe, a détourné plus que d’autres le nationalisme et en a fait une caricature à des fins impérialistes et criminelles ; c’est un très grave dévoiement du nationalisme. Quand certains disaient « Deuchland uber alles » il voulaient dire en réalité :  « l’Allemagne doit régner sur les autres nations », il s’agit là d’une logique d’agression. De même, autrefois les Autrichiens employaient une devise chiffrée, plus lapidaire, mais tout autant évocatrice : « A.E.I.O.U. » (Austriae est imperare orbi universo) « Il appartient à l’Autriche de commander à tout l’univers ».  

Les Niçois ont toujours été ouverts à tous et n’ont jamais voulu régner sur quiconque. Depuis l’antiquité ils ont passé le temps à se défendre des agressions des autres, barbaresques : provençaux, français, espagnols etc… 

et ils connaissent trop le prix de la liberté pour vouloir la confisquer à quiconque. 

Le sentiment national Niçois est sain et légitime,

il n’est pas fait de claquement de drapeaux, de bruits de bottes ou de cocoricos, contrairement à d’autres ; en Europe il est l’un des seuls à n’être teinté d’aucune sorte d’impérialisme. 

Nous voulons vivre tranquilles chez nous, un point c’est tout. Et si quelqu’un adhère à notre culture, nous l’acceptons volontiers.  

La France a toujours voulu régner sur les autres pays ce qui a entraîné d’interminables guerres. Elle a colonisé beaucoup de peuples pour piller leurs richesses minières, et leurs productions. Elle a aussi colonisé Nice, d’abord pour « maîtriser la Méditerranée » comme disait le révolutionnaire français Lasource , puis pour s’en faire « un bouclier aux frontières » comme dira plus tard Napoléon III. Et aujourd’hui ce sont les purs produits d’un système colonial odieux qui reprochent aux Niçois de vouloir placer Nice au dessus de tout ! Ces hypocrites savent parfaitement que les Niçois ne veulent pas conquérir le monde ni agresser leurs voisins. Ils veulent simplement reprendre le pouvoir chez eux, pour mettre de l’ordre et vivre paisiblement sur leur sol. Ceux qui critiquent le nationalisme Niçois ont peur que les Niçois, enfin libres, leur demandent des comptes sur près d’un siècle et demi de saccage de notre pays et de notre culture : 

bien sûr, c’était bien commode pour eux, quand les Niçois avaient un sparadrap sur la bouche, des baïonnettes dans le dos et qu’à l’école on donnait des coups de règles sur les doigts aux enfants qui osaient parler leur langue. Et bien maintenant cette époque est révolue à jamais. 

De ce point de vue là, je conçois que le nationalisme Niçois puisse inquiéter ceux qui oppriment Nice car il contrarie leurs intérêts ; ils ont peur que les Niçois enfin maîtres chez eux ne tolèrent plus leurs petits et grands tripatouillages et les jettent dehors. Quand une prisonnier se libère de chaînes injustes, ses geôliers qui ont usé et abusé de la situation peuvent être inquiets. 

Mais plus que nous venger des humiliations du passé et des circonstances présentes,  c’est l’avenir de Nice qui nous intéresse. Nous voulons tourner la page et surtout écrire les suivantes sans menottes aux poignets.

Alors, pourquoi certains critiquent-ils le nationalisme Niçois ?

Pour certains, ils s’agit de défendre leur fonds de commerce économique ou politique (ou les deux) et conserver le bénéfice de ce que leurs ancêtres ont raflés chez nous par la violence et la fraude : eux ce sont les profiteurs et les pillards ; pour d’autres, il s’agit  de se gargariser d’une supériorité illusoire, qui à bon marché masse leur ego et leur donne la douce impression d’être en safari dans une réserve indienne : eux, ce sont les imbéciles… Les politiciens et affairistes qui critiquent le nationalisme Niçois connaissent parfaitement la vérité et leurs arguments spécieux n’ont qu’un objet : empêcher Nice d’échapper à l’impérialisme français relayé par les partis jacobins car ils ne veulent pas lâcher une proie qui leur rapporte gros… Ce sont ceux-la même qui ont pourri le pays de Nice par la spéculation immobilière, qui ont bétonné à tour de bras et veulent continuer pour engranger des bénéfices au détriment des Niçois qui peu à peu sont chassés de chez eux. Ce sont ceux qui condamnent notre jeunesse à quitter Nice, ce sont ceux qui détruisent notre identité et notre culture. Lors du soulèvement séparatiste à Nice en 1871, M. de Cournaceul, agent de Thiers et de la III république osait écrire au sujet des séparatistes Niçois : 

« si vous n’êtes pas dans votre patrie, qui vous force à rester ici ? si vous voulez détacher votre personne de la France, allez vivre dans le pays de votre choix… ou si vous voulez continuer à résider parmi nous, ne troublez pas l’hospitalité que l’on vous accorde ! ».

On demeure sans voix : cela résume merveilleusement la position française. 

La France « accordait l’hospitalité aux Niçois » sur une terre qu’elle leur avait volé et les mécontents qui n’acceptaient pas cette situation illégale n’avaient qu’à partir… !!! La France s’était emparée frauduleusement d’un territoire et ceux qui l’habitaient depuis des siècles devaient devenir Français ou partir ! 

Et cette logique a encore cours aujourd’hui. 

Mais les Niçois ne sont pas des locataires que l’on peut jeter dehors, ce sont les légitimes propriétaire du pays Niçois. 

Victor Emmanuel II a vendu Nice à la France alors qu’elle ne lui appartenait pas. On a spolié les Niçois ; quinze mille sont partis après l’annexion mais les descendants de ceux qui sont restés et d’autres qui sont devenus Niçois par la suite, ne partirons pas et il se pourraient bien qu’excédés par tant d’injustices, de prétention et de malfaisances ils retournent un jour l’infâme argument à l’envoyeur : « partez si vous n’êtes pas contents ».

La position des nationalistes Niçois pourra elle se durcir ?

Nul n’est maître de ce qui sera, mais je ne le souhaite pas car je suis un homme d’équilibre. Je fais tout mon possible pour canaliser l’impatience des jeunes et la colère sourde qui  monte dans la ville ; 

je sais que les Niçois ont mille fois raison, mais je sais aussi par expérience, que rien de stable et de bénéfique ne se fonde sur le tumulte et le désordre. 

C’est pourquoi je m’efforce d’organiser une force saine et responsable qui remettra de l’ordre dans cette ville et exigera plus tard les droits légitimes de Nice dans la forme légale et en premier lieu la suppression de la tutelle de Marseille. Notre arme, c’est le bulletin de vote, 

mais les générations montantes de jeunes Niçois n’accepterons jamais ce que leurs aînés ont subi.

Les jeunes ont tout à fait conscience que l’identité Niçoise est en très grand danger, ils savent que déjà endettés dès leur naissance, 

ils sont les prochaines victimes du système qui oppresse Nice, la corrompt  et la détruit ;  

ils ne veulent plus de la politique jacobine de son impérialisme, de ses compromissions, et de ses tromperies, 

ils ne veulent plus de la décadence affreuse que l’on impose à Nice. 

Qui pourrait leur donner tort, sinon les ennemis de Nice ?

Comment voyez vous l’avenir de Nice ?

L’avenir de Nice sera ce que nous le ferons tous ensemble. 

Je veux initier un changement radical en douceur en permettant aux Niçois de reprendre le pouvoir à chez eux ;

il faut aussi installer aux affaires un nombre conséquent de  jeunes gens de valeur, qui aiment Nice plus que tout. Pour cela il faut forger l’instrument de notre liberté c’est à dire un grand rassemblement de Niçoises et de Niçois apolitiques qui pèseront sur les prochaines échéances électorales. Les ennemis de Nice nous mettent des bâtons dans les roues, parfois par personnes interposées, il fallait s’y attendre ; 

mais personne ne pourra endiguer la juste colère qui agite toutes les couches de la société Niçoise.

Nous avons beaucoup de soutiens importants dans la ville, de plus en plus et ils viennent même d’où on ne les attendrait pas, ce qui me donne maintenant l’espoir de réaliser nos projets et confère à la L.R.L.N. la légitimité pour mener ce combat. Une grande partie de l’opinion publique niçoise et 

les forces vives s’expriment de plus en plus clairement en notre faveur et nous le font savoir ; on peut en tirer trois conclusions : L’identité niçoise est plus forte qu’elle ne l’a jamais été ; les Niçoises et le Niçois veulent pas un « replâtrage politicien» avec les mêmes crocodiles, mais un changement radical et immédiat ;

ils souhaitent que Nice soit dirigée par des Niçois apolitiques non compromis dans les systèmes précédents, qui défendront leurs intérêts d’abord. Ceci correspond parfaitement à notre programme, ce qui explique qu’ils nous rejoignent en masse. 

Je crois sincèrement que nous sommes à la veille d’un très grand bouleversement politique à Nice : le refus des partis, le refus d’un système pourri jusqu’à la moelle, et l’installation au pouvoir de la société civile niçoise.

Que proposez-vous, pour Nice ?

Depuis plusieurs années, Nice étouffe. Elle souffre, elle est devenue grise, terne, ses rues sont sales et livrées aux voyous de tout poil qui en toute impunité provoquent ou agressent les Niçois ; nos avenues jadis élégantes et commerçantes sont devenues des dépotoirs et des souks… Le commerce est gravement sinistré, notre patrimoine culturel est détruit et remplacé par du béton, 

nos édiles jettent les deniers publics à pleines mains et initient des projets coûteux et inutiles alors tout reste à faire pour les Niçois. 

Leur totale incurie nous a conduit au bord du précipice et nous serons endettés pour très longtemps. 

Il faut impérativement nettoyer les écuries d’Augias, mettre fin immédiatement à cette hémorragie d’argent et à ces folies boulimiques de projets inutiles et ruineux. Il faut clore l’ère des scandales, vivifier l’identité niçoise, et enfin et surtout s’occuper des Niçois qui ont atteint les extrêmes limites de ce qu’ils peuvent supporter. 

Il est urgent de leur faciliter l’accès au logement et de favoriser la création d’emplois, de s’occuper sérieusement des jeunes niçois dont l’avenir est compromis et des personnes âgées qui après une vie de travail vivent dans une quasi misère et souffrent en silence ; il convient aussi de soutenir les familles des handicapés dont on parle beaucoup mais pour qui on ne fait pas grand chose. Il faut assurer enfin la sécurité publique et éradiquer la voyoucratie, tout en luttant contre le racisme qui profite de cette situation délétère pour pointer chez nous son museau et faire d’ignobles amalgames entre notre légitime désir de sécurité et la haine et le rejet d’autrui… 

Il faut tout remettre d’aplomb à Nice, restaurer, reconstruire, innover, imaginer et travailler pour l’avenir…  en bref, instaurer le règne de la raison dans notre ville, ouvrir les fenêtre et respirer enfin l’air pur. Il faut que le soir du deuxième tour des municipales, toute la ville pousse avec joie un grand Ouf ! de soulagement.

Actuellement quelle est votre action ?

Je consacre mon temps et mon énergie à lutter pour porter la société civile et les jeunes au pouvoir à Nice ;  

je ne peux pas envisager une seconde que dans la situation actuelle, et ce qui nous attend, les Niçois ne se mobilisent pas en masse pour assurer l’avenir de Nice et de sa jeunesse. 

Je rencontre une multitude de Niçoises et de Niçois ; malgré l’intoxication de la politique française et la désinformation, 

ils sont très conscients que Nice joue sa dernière carte aux prochaines municipales. 

Ce sont eux qui avec les jeunes m’encouragent à continuer le combat. Et c’est pour eux, que j’accepte d’un cœur léger les fatigues et les dangers d’une telle entreprise car personnellement je n’ai rien à perdre et rien à gagner, sinon des coups de bâtons. Mais j’ai le dos large, je suis résistant et pugnace comme les Niçoises et les Niçois de ma génération. 

Quoi qu’il puisse m’en coûter, je battrai en brèche les politicards dévoyés qui ont fait de Nice ce qu’elle est aujourd’hui. 

Ceux qui détruisent ma ville, la souillent, la pillent et la méprisent,  trouveront en moi un adversaire déterminé ; tous les vrais Niçois sont révoltés comme moi

Le temps passe, beaucoup de figures niçoises disparaissent, cela ne fragilise t-il pas Nice ?

Comme disait Louise Ackerman, célèbre poétesse qui résidait et mourut à Nice : « je ne voudrais pas être Dieu. Ne pas pouvoir cesser d’être, quel supplice ! ». Chacun de nous, disparaîtra un jour, mais autant que ce soir après avoir accompli notre mission. 

En ce qui me concerne et comme beaucoup de Niçoises et de Niçois, je ne voudrais surtout pas léguer à  nos descendants une ville qui ne serait plus Nice ;

malheureusement nous constatons déjà les très graves atteintes que sans cesse elle subit depuis douze ans. Il faut impérativement que cela cesse. Nous devons construire pour l’avenir, c’est notre devoir moral, c’est aussi la seule façon de ne pas disparaître complètement…  

Enormément de jeunes se mobilisent pour Nice, nous devons leur faciliter l’accès au pouvoir municipal et les aider, car si nous en sommes là ce n’est pas de leur faute, mais de la notre. 

Intoxiqués, il est vrai, par une propagande mensongère dès la maternelle nous avons badé la France et son grand théâtre, ses fausses valeurs et son impérialisme forcené. 

il a fallu que tout commence à s’effondrer pour que nous réveillions, 

pour que découvrions la vérité, pour que nous défendions notre identité et nos droits… 

Il a fallu que Nice en soit à la dernière extrémité pour que nous recherchions notre véritable histoire, celle que l’on nous a caché dans les plis d’un drapeau qui n’est pas le notre, et pour lequel nos ancêtres ont été sacrifiés inutilement.

Ne croyez surtout pas que la disparition de grandes figures niçoises fragilise Nice, 

car les jeunes qui les remplacent sont les nouveaux Barbets… Ceux qui misaient sur la liquidation de l’identité niçoise, vont avoir une très mauvaise surprise…

Que se passerait-il si vous ne pouviez concrétiser vos projets pour Nice ?

Je vais vous dire ce qui se passerait si nous ne parvenions pas rapidement à rétablir les choses comme elles doivent être et je ne mâcherais pas mes mots. 

Le flambeau est aujourd’hui rallumé et cette flamme ardente que constitue l’amour de Nice, rien ni personne ne l’éteindra car la relève est prête :

cette flamme, que nous voyons briller au stade et partout dans la ville, dans les yeux des jeunes et des très jeunes, allumera un immense incendie salvateur dans le Pays de Nice. 

Si les aspirations légitimes de la jeunesse niçoise étaient déçues, si on continuait à hypothéquer scandaleusement son avenir, si son désir de renouveau pour Nice était contrarié, si l’on tentait de lui imposer l’inacceptable c’est à dire la disparition de l’identité niçoise, cela équivaudrait à obturer le couvercle d’un récipient dans lequel l’eau bout déjà à très gros bouillons, en activant le feu dessous… L’explosion sera inévitable. 

j’espère que les politiciens au service des partis parisiens et les parasites incapables qui dilapident l’argent des Niçois prendront conscience qu’ils sont assis sur un volcan et qu’il est temps qui se retirent avant qu’on ne chasse avec pertes et fracas. Je terminerai par une citation de Don Bosco qui fit beaucoup pour la jeunesse déshéritée de notre ville. Appelé à Paris pour fonder une maison salésienne qui recueillerait et donnerait un métier aux jeunes des rues, il prêcha à Notre-Dame devant un parterre illustre afin de recueillir les fonds nécessaires. Je retiendrais la phrase essentielle de son message 

« Hâtez vous de vous occuper des jeunes, sinon les jeunes s’occuperons de vous… ».

Que ceux qui ont des oreilles entendent… 

La force de Nice c’est sa jeunesse en mouvement, la légitimité de son identité morale et politique, découle de son histoire… quant à son avenir il est entre nos mains…

 

Les Nouvelles Niçoises, mai 2007