Il faudra remercier les milliers de migrants (6.000 à 7.000) qui débarquent actuellement à Lampedusa, entre Italie et Afrique, doublant ainsi temporairement la population habituelle de la petite ile. Ces individus, tous hommes, tous jeunes, tous venus d’Afrique, lancent officiellement la campagne des élections européennes. Ils imposent ce qui doit évidemment en être la thématique phare, la thématique unique : le gigantesque défi migratoire qui se dresse de manière de plus en plus grave et de plus en plus spectaculaire devant la France, devant l’Italie (lire l’article de Marie d’Armagnac) et devant l’Europe.
Depuis des décennies, les eurolâtres tentent de convaincre les Français que l’Europe réglera tous les problèmes : l’énergie, la concurrence, l’emploi, la finance. Tout ira mieux si les vieilles nations abdiquent et confient le pouvoir (qu’elles tiennent pourtant démocratiquement de leurs peuples) à la bureaucratie rien moins qu’élue de l’empire bruxellois. À force de mensonges et d’abandons de souveraineté, cette trahison s’accomplit et durera jusqu’à ce que les mêmes peuples, un par un, renversent les petites magouilles de nos mondialistes déguisés en européistes, comme l’ont fait les Anglais.
« Nous ne sommes qu’au début »
Mais il existe bien un sujet dont seule l’Europe peut se saisir avec efficacité, c’est l’immigration. Dans une prise de parole inspirée, le député européen Reconquête Nicolas Bay lançait, ce 13 septembre, à la tribune de l’Hémicycle strasbourgeois, ces mots : « Nous ne sommes qu’au début d’une immigration de masse absolument spectaculaire vers l’Europe. » Le lendemain, l’afflux de navires chargés de migrants à Lampedusa éclatait dans l’actualité.
La gauche, le centre et une partie de la droite ont dû hausser les épaules, encore. Car à ce sujet, le réalisme politique, le constat des dangers, la lucidité, la responsabilité, un simple regard honnête sur cet immense défi suffisaient à déchaîner la haine, ces dernières décennies. Il faudra en écrire un jour l’histoire. Tout fut bon : reductio ad hitlerum, psychiatrisation, mise au ban de la société, attaques physiques, pertes d’emploi, lynchages judiciaires... on en passe.
Joint par BV, Nicolas Bay ne s’attendait pas à ce que son propos soit illustré par les faits si vite et de manière si spectaculaire. Mais la logique est implacable. « L’Europe vit au rythme de crises migratoires dont le nombre et l’intensité ne cessent de grandir, dit-il à BV, l’UE n’en a pas pris la mesure. » Notre dispositif, revu maintes fois, reste adapté à l’immigration des années 1960, pas à celle qui vient.
Une fois de plus, Nicolas Bay reprend les failles immenses qui nourrissent cet assaut historique de l’Afrique vers la vieille Europe : « les mafias qui sécurisent le voyage vers l’Europe, et singulièrement vers la France et l’Italie, les deux pays les plus exposés ». L’Italie, car c’est un pays de passage ; la France, parce qu’elle fait figure de pays de Cocagne, avec son droit du sol, ses avantages sociaux, ses soins et ses écoles gratuites. « Si on ne fait rien, ils seront demain dans nos villes et dans nos villages, car la répartition sera obligatoire », constate Nicolas Bay. Qui le contredira ?
Mensonges
Les partisans de Maastricht avaient pourtant assuré aux Français et aux peuples que les frontières extérieures seraient tenues. Résultat : pas de frontières physiques extérieures, un Frontex (dont c’est la tâche) transformé en agence d’accueil de migrants, le refus que les demandes de visas soient systématiquement faites sur le sol africain et non chez nous, une incroyable indifférence sur le scandale des OQTF non exécutées, une politique de subventions aux associations d’aide aux migrants qui facilitent voire suscitent leur arrivée, des mensonges éhontés sur les soi-disant persécutions dont ces migrants feraient l’objet dans leurs pays d’origine (faux pour une très large majorité), le refus de savoir l’âge de ceux qui bravent nos lois. Il faut ajouter à ces mesures folles une jurisprudence européenne qui interdit le refoulement des bateaux.
Le résultat éclate à Lampedusa. L’île tend un miroir réaliste aux Français avant le débat sur l’immigration qui doit venir, ces prochaines semaines en France, et à quelques mois du scrutin européen. Il reflètera, une fois encore, le courage des uns et la lâcheté des autres.
En milieu de semaine, on annonçait 6.000 à 7.000 migrants débarqués à Lampedusa. Plus que la population de cette petite île italienne de 20 km2. Comme l'écrivait ici même Marc Baudriller, le thème central des élections européennes de 2024 est bien « le gigantesque défi migratoire qui se dresse de manière de plus en plus grave et de plus en plus spectaculaire devant la France, devant l’Italie et devant l’Europe ». Une Italie « à l'épreuve du feu », a-t-on envie de dire, pour reprendre le titre de l'article de Marie d'Armagnac. En effet, ce samedi 16 septembre, on évoque maintenant le chiffre de 11.000 migrants débarqués en moins d'une semaine. Comment ne pas employer, désormais, les mots qui, jusqu'alors, fâchaient : « submersion », « invasion » ? La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, parle de pression migratoire « insoutenable », Emmanuel Macron, lui, de son côté, en appelle au « devoir de solidarité européenne » avec nos voisins transalpins.
C'est-à-dire ? Jusqu'où cela ira-t-il et faut-il se poser cette question .
Nous assistons à l’arrivée de multiples immigrés dans l’île de Lampedusa et, comme à chaque arrivée, aux appels amplifiés à la solidarité des pays européens.
Les accusations contre l’égoïsme des États de l’Union européenne sont lancées et relayées par les ONG qui poursuivent toujours la même politique : accueillir les immigrés, au besoin en prenant l’attache des passeurs, comme nombre de vidéos de l’agence européenne Frontex l’ont prouvé ! Ces ONG n’en ont cure : elles agissent conformément à leur fonds de commerce gauchiste avec l’idée de faire plier les États en les forçant à ouvrir leurs frontières.
Solidarité et aveuglement
Face à cette politique subversive, il est piquant de relever que certains pays comme la France militent pour l’accueil et la répartition des immigrés dans toute l’Union européenne, au nom de la « solidarité », concept magique censé aplanir toutes les difficultés, tout régler. Pour ces adeptes de la solidarité, la répartition de 10.000 immigrés ne serait qu’un apport infime au regard des populations des pays européens.
C’est, là, confondre solidarité et aveuglement, démontrant un déni de réalité sur les réels enjeux géostratégiques et démographiques entre l’Europe et l’Afrique. Quelques chiffres permettent de remettre ces enjeux en perspective afin d’y répondre avec réalisme et intelligence. En un siècle à peine, le continent africain va voir sa population augmenter de manière considérable. De 250 millions d’habitants en 1950, l’Afrique doit atteindre 2,5 milliards d’habitants en 2050. En 2023, elle compte 1,46 milliard d’habitants, comparé à 1,055 milliard en 2010 et 820 millions en 2000. En 1970, l’Égypte comptait 22 millions d’habitants : aujourd’hui, les Égyptiens sont plus de 104 millions, avec une croissance annuelle de 1,3 million. Au Niger, les femmes ont en moyenne 7,6 enfants. Le Nigeria comptait environ 80 millions d'habitants dans les années 70-80 ; aujourd’hui, il en recense 223 millions.
L’Afrique,
bombe démographique
À ce sujet — Lampedusa : l’Italie à l’épreuve du feu
Tout accueil répété au nom des bons sentiments de solidarité est une politique aveugle qui conduit à des affrontements violents : rejets xénophobes, racisme. Il faut en avoir conscience, une autre politique s’impose. En premier lieu, il est impératif de casser l’appel à émigrer de ces pays : les populations lisent à livre ouvert dans la vie politique des pays européens.
Elles savent que si elles arrivent en Europe, en France ou Italie, elles seront aidées par ces bonnes âmes associatives et finiront par rester. Les pays européens doivent déclarer urbi et orbi que tenter de venir en Europe est voué à l’échec.
Les ONG qui jouent les apprentis sorciers doivent être sanctionnées. Leur politique est une politique criminelle, ces ONG portent sur leur conscience tous ces morts ensevelis en Méditerranée ! En parallèle, l’aide publique doit être réorientée vers une politique de maîtrise de la croissance démographique. Il faut mettre un terme aux illusions des économistes bobos qui prétendent que l’explosion démographique cessera avec l’élévation du niveau de vie.
Lampedusa à répétition ?
Ces « braves utopistes » oublient que le train est lancé. Il n’y aura pas d’élévation du niveau de vie en raison de l’explosion démographique qui en annihile toute amélioration. Cette politique de maîtrise de la démographie sera obligatoirement orientée vers les femmes, avec le concours direct des États. À défaut, toute aide publique à ces pays sera suspendue.
Dans le même temps, l’aide publique au développement doit être augmentée en favorisant des projets de création de PME et TPE créatrices d’emplois, les artisans africains ont des compétences et savoir-faire réels pour donner du travail et fixer les migrants au pays. On voit parfaitement que cette nouvelle politique de maîtrise des flux migratoires sera difficile à faire adopter par l’Union européenne, paroxysme d’un conglomérat hétéroclite, oxymore institutionnel permanent.
Les pays confrontés aux enjeux méditerranéens comme la France, l’Italie, la Grèce et l’Espagne doivent s’y engager avec détermination, sinon ils subiront des Lampedusa dramatiques à répétition. Il leur incombe en priorité de fermer leurs frontières et d'expulser systématiquement les illégaux. « L’illusion est un effet des passions, dont la force se mesure toujours au degré d’aveuglement où elles nous plongent », disait Claude-Adrien Helvétius. Les Français et tous les Européens sont prévenus.
Ce que j'ai vu à Lampedusa !
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